Mardi soir, la mobilité a crispé et divisé les membres du Conseil communal de Lausanne, jusque tard dans la nuit. Deux visions quasiment irréconciliables se sont affrontées.
La gauche a reproché à la droite d'avancer à contre-courant, notamment par rapport aux objectifs de l'accord de Paris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
De son côté, la droite a accusé la gauche de dogmatisme et d'acharnement envers les automobilistes. Le nouveau plan de mobilité pénaliserait tous ceux qui ont besoin d'une voiture en ville, par exemple les aînés.
Le PLR demande des axes dédiés à la circulation routière
La droite se défend d'être à contre-courant en s'opposant au 30km/h généralisé, explique Anouck Saugy, conseillère communale PLR, mardi dans La Matinale: "On déplore un manque de réflexion sur les différentes problématiques soulevées par le 30 km/h. Les transports publics vont devoir adapter leur vitesse, augmenter leurs capacités (...) pour assurer leurs cadences.
Anouck Saugy accuse la gauche de ne pas respecter la législation fédérale: "le PLR est favorable aux 30km/h dans les quartiers, mais on estime que l'on a besoin d'axes dédiés à la circulation routière, comme le stipule la nouvelle ordonnance fédérale," précise la politicienne lausannoise.
Une trentaine d'amendements a été déposée presque en vain
Le syndic de Lausanne, Grégoire Junod, a reconnu que la ville n’a pas la compétence de fixer les limitations de vitesse sur l’ensemble de son réseau routier. Le socialiste a toutefois souligné que la loi pourrait évoluer et que la formulation retenue dans le plan directeur voté mardi a été validée par le Conseil d’Etat vaudois après des "échanges nourris". Le plan directeur communal dit en effet que Lausanne "doit viser" à instaurer cette mesure.
La même nuance a été retenue concernant l’interdiction des véhicules à moteur thermique sur le territoire lausannois. Comme pour le 30km/h, la ville devra attendre que le droit supérieur, fédéral, l’y autorise ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. En revanche, elle pourra mettre fin au stationnement gratuit, autre décision votée mardi soir.
Au total, le PLR avait déposé une trentaine d'amendements, mais ses victoires se comptent sur les doigts de la main.
Dans 10 ans, la mobilité lausannoise devrait donc être celle des transports publics, des piétons et des vélos. La voiture pourra encore circuler, mais a priori sans moteur thermique et à 30km/h maximum de jour comme de nuit.
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Sujet radio: Julie Rausis
Adapation web: Miroslav Mares