L'énarque de 54 ans officiera au sein de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique (FDCA). Il rejoindra les professeurs Robert Danon et Marius Brülhart à la direction du Centre de politique fiscale de l'UNIL, plateforme de recherche conjointe avec la faculté des HEC, annonce jeudi la FDCA.
Avec le professeur Danon, il s'attachera à fournir un forum académique de discussion neutre, réunissant des chercheurs et des décideurs. Avec les autres professeurs, il contribuera aux consultations publiques relatives aux réformes fiscales dans les différents pays ainsi qu'au niveau mondial. Ce centre profitera de sa localisation en Suisse pour maintenir "un dialogue ouvert et neutre avec tous les pays", explique la FDCA dans un communiqué.
Bras de fer avec la Suisse
Formé à l'Ecole nationale d'administration (ENA), Pascal Saint-Amans a travaillé pour le ministère français des Finances, avant de rejoindre en 2007 l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il y prend ensuite, en 2012, la direction du Centre de politique et d'administration fiscales, un poste qu'il a quitté fin octobre.
Durant plusieurs années, le haut fonctionnaire a mené un bras de fer avec les autorités helvétiques pour mettre fin au secret bancaire. Il arrivera à ses fins lorsque la Suisse introduira l'échange automatique d'informations en 2017.
"Aujourd'hui, la Suisse est en avance"
"La Suisse a énormément changé depuis 2009", explique Pascal Saint-Amans dans le 19h30. "Aujourd'hui, la Suisse est peut-être même en avance par rapport aux autres pays."
L'économiste est convaincu que la transparence était la voie à suivre, même si ce principe n'est pas encore appliqué par la totalité des Etats des Etat-Unis.
"C'était la bonne chose à faire pour les banquiers suisses. Et les Etats-Unis le font en grande partie, mais il doivent faire mieux. Il doit y avoir des pressions en ce sens, et je serai ravi d'y participer dans le cadre de mes nouvelles fonctions de professeur à Lausanne."
Fiscalité des multinationales
Durant ses années à l'OCDE, Pascal Saint-Amans s'est aussi fait connaître en menant la réforme de la fiscalité des multinationales. Un accord historique qui entrera en vigueur en 2024 et qui instaure un taux d'impôt minimal mondial de 15% aux grandes entreprises.
Récemment, il a rejoint un important cabinet de conseil stratégique en qualité d'associé. Il travaillera à l'UNIL en parallèle à cette activité professionnelle. Au niveau de l'enseignement, il développera un nouveau cours de niveau master explorant la dynamique des relations et des politiques fiscales internationales. Il participera à des formations continues et donnera des conférences.
ats/asch