Le tir a eu lieu sur l'alpage des Grands Plats de Bise sur la commune du Chenit dans la nuit du 27 au 28 novembre, dans les conditions fixées par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
En septembre, l'OFEV avait donné son feu vert au tir de trois jeunes loups de la meute, en raison d'attaques croissantes sur les troupeaux de bovins.
Le tir a visé un loup de petite taille au milieu d'un groupe de quatre canidés sur le territoire de la meute et dans le périmètre autorisé, hors du district franc du Noirmont, précise le canton. L'autopsie réalisée par le Centre national de compétence pour les maladies de la faune sauvage de l'Université de Berne (FIWI) a montré qu'il s'agit d'un mâle de 3 à 6 ans, ajoute-t-il.
A la lumière de ces constats, l'individu prélevé, contrairement à l'appréciation de terrain, n'est pas un jeune loup
Le résultat des échantillons ADN permettra d'identifier l'animal et de déterminer s'il s'agit d'un individu déjà connu, expliquent les services du ministre de l'environnement.
Une erreur similaire avait déjà eu lieu en mars 2022. L'un des deux loups abattus était un mâle adulte qui n'était pas lié à la meute du Marchairuz, pour laquelle le canton de Vaud avait reçu une autorisation de la Confédération.
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Distinction difficile
Les services cantonaux soulignent une nouvelle fois "la complexité et les difficultés inhérentes à la réalisation des actions de régulation: celles-ci se déroulent de nuit et en présence d'animaux en mouvement", rendant la distinction entre les membres de la meute très difficile.
Les autorités précisent par ailleurs que "les tirs de régulation ne pouvaient pas être réalisés plus tôt dans l'année, compte tenu du fait que les louveteaux se trouvaient dans le périmètre du district franc du Noirmont".
"Cette situation confirme les besoins en ressources complémentaires, prévues dans la révision de la loi sur la chasse débattue aux Chambres fédérales, pour accomplir les nombreuses missions à la charge des cantons dans le suivi des grands carnivores sur leurs territoires respectifs", écrivent-elles encore.
Suspension des tirs
Selon les derniers relevés, la meute du Marchairuz serait a priori composée d'un couple reproducteur, de trois à cinq individus juvéniles et d'au moins six louveteaux.
A court terme, il ne sera plus procédé à des tirs dans la zone du Marchairuz, annonce par ailleurs le canton. "Les loups se déplacent au pied du Jura avec l'arrivée de l'hiver. Le troisième jeune loup sera dès lors prélevé lors d'une nouvelle attaque sur un animal de rente. Dans ce but, le périmètre de cette régulation éventuelle va être élargi, comme autorisé le 30 novembre 2022 par l'OFEV", relève-t-il.
Pour rappel, Vaud avait déposé deux requêtes auprès de l'OFEV. La première porte sur l'élargissement du périmètre de régulation actuel qui va de la Dôle à la route du col du Marchairuz.
Le canton souhaite élargir le périmètre vers le nord-est, pour inclure les prédations qui surviennent au-delà de la route du Marchairuz. Il veut aussi l'étendre au pied du Jura, car avec l'arrivée prochaine de la neige, cerfs et loups vont descendre dans cette zone.
La deuxième demande auprès de l'OFEV concerne le tir du mâle reproducteur de la meute. Le canton a étayé sa demande, avec des éléments complémentaires, et l'a à nouveau transmise à Berne. Il estime en substance que le tir de louveteaux ne suffira pas à modifier le comportement de la meute.
Bilan en cours
Un bilan des actions de régulation de l'année 2022 est en cours de réalisation en vue de tirer les leçons pour la prochaine saison d'estivage, souligne encore les autorités cantonales.
Cela "permettra d'alimenter le plan d'action demandé par le Conseil d'Etat au Groupe stratégique loup qui devra permettre d'améliorer le monitoring de l'espèce, les mesures de protection des troupeaux et les actions de régulation". La pose de colliers émetteurs est notamment prévue.
ats/doe
Le National dit oui au tir préventif du loup
Les loups pourront être tirés préventivement. Le National s'est rallié jeudi au projet qu'a élaboré la Chambre des cantons en vue d'une régulation plus efficace du prédateur.
La législation en vigueur n'admet la régulation du canidé qu'après l'apparition d'importants dommages ou d'un grave danger. Mais elle ne suffit plus. Le Conseil des Etats a donc élaboré un projet proposant que les loups puissent faire l'objet d'une régulation proactive à l'instar des bouquetins. Concrètement, il doit être possible de tirer le prédateur avant qu'il s'en soit pris à des proies.
"Le loup est parmi nous. Il s'attaque désormais aux cheptels en plaine. Il faut agir avant qu'un drame humain ne survienne", a déclaré au nom de la commission Pierre-André Page (UDC/FR). Si on ne résout pas un problème, il ne se résoudra pas tout seul, a renchéri Nicolo Paganini (Centre/SG). La gauche et le PVL n'ont pas réussi à renverser la vapeur.