Le canton souhaite évaluer les conséquences d'une mise à mort d'un des adultes reproducteurs. A cet effet, il va participer à un projet de la Fondation Kora, chargée de l'écologie des carnivores et de la gestion de la faune sauvage. Il est prévu qu'un premier collier émetteur soit posé sur un individu de la meute du Marchairuz d'ici au printemps, annonce lundi l'Etat de Vaud dans un communiqué.
Le loup sera endormi à l'aide d'un fusil hypodermique, a expliqué à Keystone-ATS Sébastien Beuchat, directeur des ressources et du patrimoine naturels à la Direction générale de l'environnement. Le tir sera effectué en présence d'un vétérinaire.
Pour chaque meute
Ce dispositif permettra d'effectuer un suivi de la meute et des loups qui la composent. Il permettra aussi d'évaluer l'efficacité des dispositifs de protection des troupeaux et des mesures d'effarouchement. A priori, l'objectif est d'équiper chaque meute, relève Sébastien Beuchat, qui précise que deux cantons - les Grisons et Glaris - ont déjà équipé leurs premiers loups.
Ce collier émetteur permettra d'en savoir plus sur le régime alimentaire du groupe, les sites de rendez-vous pour la reproduction ou encore la taille de leur territoire. Il permettra aussi de tester les mesures d'effarouchement et celles mises en place pour protéger les troupeaux de bovins. Et le cas échéant, l'effet du tir d'un jeune loup sur le comportement de la meute.
Alerte en cas d'attaques
"L'un des objectifs est aussi de permettre d'essayer de prévenir de nouvelles attaques en alertant le corps de police faune nature ou les mandataires spécialisés de l'Etat", ajoute Sébastien Beuchat.
L'âge du mâle reproducteur abattu n'est pas encore connu, le canton ne disposant pas encore du rapport d'autopsie. "Il avait en tout cas plus de six ans", selon lui.
La perte d'un membre du couple reproducteur ne devrait pas entraîner de disparition de la meute, selon le retour d'expérience en France. Les animaux seraient quasi systématiquement remplacés dans l'année en cours. Dans le cas présent, un groupe de loups est toujours observé sur le périmètre de la meute du Marchairuz.
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ats/vajo
Tir de régulation
Le canidé a été tué dans la nuit du 27 au 28 novembre sur l'alpage des Grands Plats de Bise, sur la commune du Chenit. Mais cette nuit-là, les surveillants de la faune avaient tiré le mauvais loup, soit un mâle adulte de la meute au lieu d'un louveteau.
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En raison d'attaques croissantes sur les bovins, la Confédération avait en effet autorisé le tir de jeunes loups, mais pas d'adultes. Le canton avait alors mis en avant les difficultés inhérentes aux tirs de régulation, qui ont lieu de nuit sur des animaux en mouvement, à une période où les jeunes ont atteint leur taille adulte.
En fait, le canton aurait aussi souhaité tirer le mâle reproducteur, estimant en substance que la mise à mort de louveteaux ne suffirait pas à modifier le comportement de la meute. A ses yeux, le géniteur était responsable de deux tiers des dommages attribués à la meute.
Il avait officiellement demandé sa régulation à Berne. "La Confédération l'avait refusée, les données génétiques ne pouvant le démontrer", a précisé Sébastien Beuchat. Le tir du mâle reproducteur - à fin novembre - est survenu peu de temps après celui de la femelle reproductrice de la meute du Risoud. Ce tir avait été réalisé par les autorités françaises dans le Jura français en septembre 2022, rappelle le communiqué.