Les députés ont longuement débattu mardi de ce texte non contraignant, déposé avec 840 signatures auprès du Grand Conseil et du législatif lausannois. Ils ont finalement appuyé la pétition par 68 voix contre 66 et une abstention, et l'ont renvoyée au Conseil d'Etat qui devra y répondre dans un délai de trois mois.
Sans surprise, droite et gauche se sont frontalement opposées sur cette pétition qui demande que le 50 km/h reste la règle en ville, réservant le 30 km/h aux zones résidentielles. L'UDC et le PLR ont mis en avant les entraves que cette limitation de vitesse cause selon eux aux commerçants. "Pas surprenant qu'ils aillent ensuite s'installer à l'extérieur des villes", a déclaré José Durussel (UDC).
"Politique de gauche"
D'une manière générale, Florence Bettschart-Narbel (PLR) a regretté les restrictions croissantes qui sont imposées aux voitures. "On arrive à un modèle où l'automobiliste n'est plus le bienvenu en ville", a-t-elle ajouté, fustigeant une "politique de gauche".
A gauche justement, on a défendu le cadre qui a été mis en place par le canton, après une période de test à Lausanne. Plusieurs députés ont rappelé que la mesure a permis de réduire le bruit des voitures de plusieurs décibels, et qu'elle préserve le sommeil d'un habitant sur quatre dans le chef-lieu vaudois.
"C'est une mesure d'intérêt public et de santé prépondérant. Car le bruit stresse et rend malade", a relevé David Raedler (Verts). "Cette pétition arrive comme la grêle après la vendange. Il faut laisser les communes décider de ce qui s'applique chez elles".
"Mesure proportionnée", pour Nuria Gorrite
La conseillère d'Etat Nuria Gorrite a rappelé que, conformément à une ordonnance fédérale, les autorités ont l'obligation de prendre des mesures pour diminuer l'exposition au bruit. Plusieurs solutions sont possibles, comme des revêtements phono-absorbants ou des fenêtres isolantes. Mais avant d'envisager des investissements coûteux, il faut chercher à diminuer le bruit à la source.
Le 30 km/h de nuit est une mesure légale et proportionnée. "Elle ne s'applique qu'entre 22h00 et 06h00, ce qui a peu d'incidence sur le commerce et quasiment pas sur les transports publics. Elle ne concerne en outre que 10% du trafic", a-t-elle dit.
La conseillère d'Etat ajoute que les communes sont nombreuses à avoir décidé de recourir à cette limitation: Vevey et Vich l'appliquent déjà. D'autres communes en ont fait la demande comme Cossonay, Cugy, Montreux, Denges, Pully, Prilly, La Tour-de-Peilz et Payerne.
ats/nr