Quatrième journée de mobilisation dans la fonction publique vaudoise pour la pleine indexation
"Conseil d'Etat, assez de blabla, le compte n'y est pas", "Indexation, la solution" ou "Grève, grève, grève et mobilisation, c'est ça la solution", ont notamment scandé les manifestants réunis sur la place St-François avant de défiler dès 18h15 en direction de la place du Château à la Cité, en passant par la place de la Riponne.
"Pire que mépriser, Luisier", "Dittli qu'elle se trompe"", "Nos salaires ont un sale air", "On Vaud mieux que ça" ou encore "Pleine indexation", pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes brandies lors de la marche organisée par le Syndicat des services publics (SSP Vaud), la Fédération syndicale SUD et la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud).
Selon les syndicats, les employés de l'Etat étaient 10'000 à défiler. La police évoque pour sa part le chiffre de 7500 participants. Le 31 janvier, les estimations allaient de 5000 à 10'000 participants selon les sources, contre 3500 à 5000 le 23 janvier.
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Alors que la journée de grève de jeudi a une nouvelle fois surtout été suivie dans l'éducation, la manifestation a, elle, rassemblé plusieurs secteurs, en particulier ceux du personnel soignant, de la police et de la gendarmerie.
C'était le quatrième jour de grève depuis près de deux mois. Selon les chiffres relevés à 13h00 par le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), environ 1500 enseignants ont participé à la grève, en baisse par rapport au 31 janvier (2150) et également au 23 janvier (1700).
Vingt-neuf établissements de l'école obligatoire ont été touchés (sur 93), contre respectivement 43 et 30 les deux dernières fois. La mobilisation s'est faite de diverses manières: vote d'une résolution en faveur des revendications, quinze minutes de débrayage, grève partielle ou complète ou encore participation au cortège.
Personnel du CHUV mobilisé
Le personnel du CHUV à Lausanne s'est aussi à nouveau mobilisé, avec des débrayages dans plusieurs services et un rassemblement d'environ 30 minutes devant le bâtiment principal à la mi-journée ayant réuni un peu moins de 150 employés. Ils avaient été environ 250 le 31 janvier.
Les trois syndicats à l'origine du mouvement ont indiqué en marge de la journée de contestation avoir reçu mercredi un nouveau courrier du Conseil d'Etat. Celui-ci réitère l'invitation à une rencontre le 23 février.
Mais contrairement au premier courrier envoyé le 30 janvier - en réponse à la demande des syndicats d'une ouverture rapide de négociations - mentionnant d'autres sujets de discussion mais pas celui de l'indexation, le gouvernement ajoute que "cette séance sera aussi l'occasion pour le Conseil d'Etat de vous entendre sur les thèmes importants pour vous".
Séance avec quatre ministres
L'invitation initiale n'entrait pas en matière sur l'indexation des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic. Le gouvernement indiquait ne pas vouloir revenir sur le dispositif global octroyant 182 millions de francs pour l'indexation des salaires, la lutte contre la vie chère et l'amélioration des régimes sociaux.
Il évoquait par contre "plusieurs dossiers d'importance pour les collaborateurs de l'Etat de Vaud, notamment la lutte contre le harcèlement, l'égalité salariale, le travail de nuit, la protection des lanceurs d'alerte, ainsi que la prévention des risques psychosociaux".
Il confirme que la rencontre du 23 février permettra de fixer le calendrier et les modalités de négociations sur ces sujets. Quatre ministres recevront les syndicats à cette séance: Christelle Luisier, présidente du gouvernement, Nuria Gorrite (ressources humaines), Valérie Dittli (finances) et Frédéric Borloz (écoles).
"Une petite brèche"
Cette nouvelle lettre est "une petite ouverture, une petite brèche", a déclaré à Keystone-ATS David Jeanquartier, secrétaire général de la FSF Vaud. "Nous aborderons donc cette question de l'indexation", a-t-il affirmé.
Dans leur communiqué, les trois associations estiment qu'il s'agit "d'une première fissure dans l'inflexibilité affichée par le gouvernement Luisier, conséquence de la mobilisation croissante des salariées des services publics et parapublics".
"Toutefois, la nouvelle précision du Conseil d'Etat ne répond pas aux revendications portées par notre lutte: ouvrir de véritables négociations et que celles-ci démarrent sur la base d'une offre améliorée par rapport à l'indexation entrée en vigueur de 1,4% seulement", insistent les syndicats. Ils exigent au moins 3%.
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ats/vajo