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Romanel-sur-Lausanne teste son "point de rencontre d'urgence", une première cantonale

Romanel-sur-Lausanne teste son "point de rencontre d'urgence". [RTS - Julie Rausis]
Presque toutes les communes vaudoises équipées de points de rencontre d'urgence / La Matinale / 1 min. / le 15 février 2023
C'était une première dans le canton de Vaud. La commune de Romanel-sur-Lausanne a testé mardi en conditions presque réelles son PRU pour "point de rencontre d’urgence ". Au total, 99% des communes vaudoises en sont désormais équipées, malgré certaines réticences initiales.

Au début de l'hiver, sur recommandation fédérale, le canton avait exigé que chaque collectivité propose un tel lieu d'accueil en cas de pénurie d'énergie. Et même si le risque semble être écarté, l'exigence est quant à elle maintenue.

Vaud majoritairement prêt

La majorité des collectivités vaudoises serait prête. Selon le canton, 99,5% de la population vaudoise est couverte par un PRU qui garantit la communication avec les autorités, de l'eau potable, de la nourriture et des médicaments. Seules trois communes n'ont pas encore remis leur concept.

Pourtant, mi-décembre, l'Association des communes vaudoises dénonçait une charge disproportionnée pour les petites municipalités. Elle avait écrit au Conseil d'État afin d'obtenir des précisions et des mesures d'accompagnement. L'exécutif cantonal vient de lui répondre et a aussi conseillé plusieurs communes dans l'élaboration de leur concept de PRU.

Même si le risque de pénurie d'énergie s'éloigne pour cet hiver, l'Etat de Vaud campe en effet sur ses exigences pour les prochaines années, se basant sur les prévisions des experts.

Concept fédéral

Le concept de PRU est d'ailleurs un concept fédéral et est déjà en vigueur dans le Jura, à Berne ou Zurich. Il sera déployé dans l'ensemble des cantons romands. Une carte nationale est en cours d'élaboration pour trouver le PRU le plus proche de chez soi sur le site pointrencontreurgence.ch.

Planifié par la Confédération, mis en oeuvre par les cantons et réalisé par chaque commune dans le canton de Vaud, le concept de PRU avait donc été accueilli avec réticence par certaines, jugeant la tâche trop lourde. Le concept serait moins coûteux qu'attendu, défend le secrétaire municipal de Romanel-sur-Lausanne Nicolas Ray au micro de La Matinale de la RTS.

>> Ecouter l'iinterview de Nicolas Ray, secrétaire municipal de Romanel-sur-Lausanne :

Point de rencontre d'urgence à Romanel-sur-Lausanne: interview de Nicolas Ray. [RTS - Julie Rausis]RTS - Julie Rausis
Point de rencontre d'urgence à Romanel-sur-Lausanne: interview de Nicolas Ray / La Matinale / 1 min. / le 15 février 2023

Test à Romanel-sur-Lausanne

Romanel-sur-Lausanne a en effet testé mardi en conditions presque réelles son PRU. Le village et ses 3600 habitants est le premier à l'avoir testé grandeur nature, à sa propre initiative.

"On a eu un budget voté par la municipalité d'environ 1000 à 1500 francs qui nous a permis d'acheter des talkies-walkies et des chasubles que tous les employés portent, plus un certain nombre de petit matériel. Mais on a surtout réutiliser du matériel qu'on avait déjà, donc les coûts ont été vraiment très très réduits", explique le secrétaire municipal.

Il ajoute tout de même: "On n'a pas encore de génératrice de secours, et ça, c'est évidemment un coût supplémentaire. En termes d'organisation, ça a aussi nécessité de libérer tous les services pendant une journée, en particulier pour l'enfance. On s'est arrangé pour tomber sur les vacances scolaires, mais on a quand même dû faire appel à des remplaçants, pour la garderie en particulier. Et tous les employés ont un jour de retard dans leur travail".

A taille réelle

Pour ce test, la vingtaine d'employés de la commune de Romanel-sur-Lausanne s'active à la salle polyvalente depuis mardi matin. Chacun a sa tâche, par petits groupes, comme cette éducatrice qui raconte: "Nous, ce sera de préparer les repas: un repas chaud par jour avec des petits encas dans la journée pour qu'on tienne le coup". Une trentaine de repas par jour devrait pouvoir sortir de cette cuisine.

"Très tôt le matin, on a commencé à monter le PRU, et depuis 10h00 ce matin (mardi), on l'exploite, c'est-à-dire que l'on a vraiment transféré tous les services de l'administration, ici au PRU", explique Nicolas Ray. L'enjeu est d'improviser une zone d'accueil, de premiers soins, des salles de réunions de crise, d'installer des radios pour passer des appels d'urgence ou encore de fournir des lampes frontales.

Ce test grandeur nature est une initiative des autorités locales, comme l'explique la syndique, Claudia Perrin. "C'est important pour nous et tous nos collaborateurs de savoir où ils devraient se positionner en cas de black-out, que chacun puisse renseigner la population au mieux. Un test grandeur nature, c'est vraiment ce qu'il y a de mieux pour que chacun y voit plus clair".

Quant à la question de savoir quelles sont les insuffisances soulevées par ce test, le secrétaire municipal explique que "du matériel nous manque, et peut-être un manque de place suivant comment les choses se passent". Cette expérience pourrait servir à d'autres communes vaudoises.

>> A écouter aussi:

Sujet radio: Julie Rausis

Adaptation web: Julien Furrer

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