Pour laver ses vêtements ou lorsqu’elle utilise ses toilettes, Sandrine Solliard, habitante de Saint-Prex (VD), ne consomme plus une seule goutte d’eau potable. Depuis plusieurs mois, elle a recours uniquement à l’eau de pluie.
"Ce n'est pas important que l’eau soit propre pour rincer des toilettes ou faire une machine. L’eau de pluie suffit largement pour laver le linge. Pour les plantes, c’est aussi un avantage, parce qu'elles préfèrent l’eau de pluie que l’eau qui est traitée", note-t-elle.
Elle récupère cette eau dans une citerne enterrée à quelques mètres de sa maison, grâce à un système de stockage de 10'000 litres. L'été dernier, elle l'avait entièrement consommée pendant la sécheresse.
Vente de citernes en plein essor
Cette économie d’argent et d’eau potable séduit de plus en plus. L'entreprise Canplast vend trois à quatre citernes par semaine, et il y en a pour tous les goûts. "Nous avons des cuves simples qu'on met dans le jardin, c'est assez recherché. Nous avons aussi des cuves double fonction avec une partie récupération et une partie où on peut planter des fleurs", explique Denis Babajic, assistant d'achats chez Canplast.
Cet engouement serait directement lié à la crise climatique. "On est dans une prise de conscience générale, pas que pour les eaux pluviales, mais de tout. Il y a effectivement des gens qui se demandent pourquoi gaspiller de l’eau potable alors qu’on peut utiliser l’eau qui nous vient du ciel", ajoute-il.
Subvention communale
Pour inciter davantage de monde à sauter le pas, plusieurs communes, comme Lausanne, proposent des aides financières allant de 150 à 500 francs par installation. Ces gestes individuels permettent des économies d’énergie importantes.
Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal de Lausanne, développe: "On considère que l’eau potable, l’eau usée, correspond à environ 10% de la consommation électrique d’un ménage. Donc chaque litre économisé, soit à la station d’épuration, soit dans l’eau potable, c’est une économie pour toute la collectivité."
Claire Eckersley
Adaptation web: Julien Furrer