Le dialogue entre le Conseil d'Etat vaudois et les syndicats de fonctionnaires est amorcé
Les syndicats étaient venus réclamer, lors de la séance qui a eu lieu à Lausanne, une amélioration significative de l'indexation des salaires des fonctionnaires. Le gouvernement vaudois, lui, prévoyait plutôt de parler de lutte contre le harcèlement ou d'égalité salariale, d'autres points à l'ordre du jour.
Cette rencontre avait lieu dans le contexte d'un mouvement de contestation de la fonction publique et du secteur parapublic qui demandent depuis quelques mois une pleine indexation à leurs salaires au renchérissement du coût de la vie. Quatre journées de grève et de manifestations ont déjà eu lieu.
Mais l'exécutif avait promis d'entendre les sujets d'inquiétude des représentants du personnel de l'Etat. L'enjeu principal était de savoir si le gouvernement cantonal allait lâcher du lest, voire entrer en négociation. Les discussions ont duré plusieurs heures.
L'un des syndicalistes ayant participé à la négociation a évoqué auprès de la RTS des discussions compliquées et un sentiment mitigé. Dans un premier temps, a-t-il confié, le Conseil d'Etat a refusé d'entrer en matière sur l'indexation des salaires, ce qui a poussé les délégations syndicales à quitter la salle.
Un geste financier supplémentaire évoqué
Dans un communiqué publié après la rencontre, le gouvernement réaffirme qu'il n'entend pas revenir sur l'indexation 2023. "Cela étant, il s'est engagé à proposer une enveloppe financière destinée à l'amélioration des conditions de travail et à assurer la délivrance de prestations de qualité notamment dans plusieurs secteurs public et parapublic (la santé, le social, la sécurité et l’école)", écrit-il.
"Cette enveloppe financière pourrait également comprendre des mesures de compensations salariales. L'ensemble fera l'objet de discussions entre le Conseil d’Etat et les syndicats dès la fin du mois de mars", ajoute-t-il.
Selon les syndicats, une prochaine réunion est prévue pour le 22 mars.
Pas de retour en arrière sur l'indexation 2023
Quatre ministres ont reçu les représentants des trois syndicats jeudi: Christelle Luisier, présidente du gouvernement, Nuria Gorrite (ressources humaines), Frédéric Borloz (écoles) et Valérie Dittli (finances).
Invitée de Forum jeudi, cette dernière s'est dite "très contente" d'avoir enfin pu amorcer le dialogue avec les syndicats. Elle estime qu'un "processus" a désormais été lancé dans "le court et le moyen terme" et qu'il faudra encore du temps pour trouver des solutions.
Questionnée pour savoir si le gouvernement n'avait pas cédé sur les revendications syndicales, la conseillère d'Etat en charge des Finances a réfuté, rappelant qu'il n'y aurait pas de retour en arrière sur l'indexation de 2023. "Par contre, l'inflation va nous accompagner encore un petit moment et il est donc important pour nous de pouvoir discuter de 2024", a-t-elle ajouté.
Nouvelles grèves décidées
Du côté des syndicats, on explique que la rencontre n'a pas amené de réelles avancées. "On est passé de rien à quelque chose d'indéfini", résume David Gygax, secrétaire syndical au SSP Vaud. "La proposition est une sorte de mesure de compensation salariale pour 2024 aux contours flous, dont on ne connaît ni le montant, ni le périmètre, ni le plan de distribution", a-t-il réagi.
Réunis en assemblée jeudi soir, la base syndicale et le personnel de l'Etat ont décidé de l’organisation "d’une journée de lutte sur les lieux de travail mercredi prochain, avec des mobilisations et des grèves décidées par les travailleurs concernés suivi d’une nouvelle manifestation en fin de journée".
Dans une résolution, ils "exigent du Conseil d’Etat qu’il décide de mesures de compensation salariales concrètes et chiffrées permettant de maintenir le pouvoir d’achat du personnel", écrivent les trois syndicats dans un communiqué diffusé en soirée.
oang/ther avec Carole Pantet et Noriane Rapin