Le secteur social parapublic vaudois est en crise, alertent les salariés vaudois réunis en assemblée lundi soir à l’appel de leurs syndicats. Ils constatent une dégradation de leurs conditions de travail.
Dans une résolution de deux pages à l’intention du Conseil d’Etat vaudois, ces professionnels – thérapeutes, éducateurs ou personnel d’intendance - réclament notamment une revalorisation du travail de nuit et du week-end, ainsi que de meilleures rémunérations.
Salaires les plus bas de Suisse romande
Le refus du Conseil d’Etat vaudois d’indexer pleinement les salaires en 2023 pour faire face à l’inflation est particulièrement mal vécu par ces employés. Mais c’est surtout le retard qu’accusent les salaires de ce secteur sur celui de la santé et sur le reste de la Suisse romande qui pose un problème selon les syndicats.
"Aujourd’hui, dans une institution du secteur social parapublic vaudois, vous allez être moins bien payés que si vous travaillez pour l’Etat de Vaud ou dans un des cantons limitrophes. Les différences sont de l’ordre de 5% à 20% de salaire en moins", constate dans La Matinale Letizia Pizzolato, secrétaire syndicale au SSP Vaud. Ces écarts touchent toutes les fonctions: éducateurs, animateurs socio-éducatifs, veilleurs de nuit mais aussi le personnel d’intendance, du nettoyage ou des cuisines, détaille-t-elle.
Des institutions qui se vident
En conséquence, les institutions sociales se vident. L’AVOP (Association vaudoise des organisations privées pour personnes en difficulté) estime que sur 65 membres, 15 sont en grandes difficultés et son président, Tristan Gratier, parle lui aussi de secteur en crise. "On voit que les gens partent à cause du salaire, avec une difficulté aussi pour renouveler et attirer des jeunes étant donné que les masses salariales ne sont pas attractives." L’AVOP demande ainsi au Gouvernement vaudois une revalorisation urgente du même niveau que celle accordée au secteur de la santé, soit de débloquer 15 millions de francs au moins pour 2024 déjà.
Mais le salaire ne fait pas tout. Ce sont aussi les conditions de travail qui sont importantes, reconnaît Tristan Gratier, qui a obtenu du Conseil d’Etat vaudois l'organisation d'Assises du secteur social prochainement.
Julie Rausis
>> Voir aussi le sujet du 19h30: