Ce cinquième jour de grève depuis plus de deux mois a été ponctué en fin de journée par un défilé à Lausanne. Les employés de l'Etat se sont réunis devant le Département des finances à la rue de la Paix en fin d'après-midi. Le défilé s'est ensuite mis en route vers 18h00 en direction de la place du Château à la Cité, sous les chants de "Conseil d'Etat, le compte n'y est pas" et de "On est là, on est là, on est là".
Selon un décompte de Keystone-ATS et de la police, les manifestants étaient environ 1500, soit bien moins que le 9 février dernier (entre 3500 et 5000, selon les médias). Les syndicats avaient alors avancé le chiffre de 10'000 participants, la police celui de 7500. Le 31 janvier ils avaient été entre 5000 selon la police et 10'000 selon les syndicats et entre 4000 et 5000 personnes le 23 janvier.
Le nombre d'enseignants grévistes en baisse
La journée de grève a une nouvelle fois surtout été suivie dans le secteur de l'éducation. Selon les chiffres relevés à 12h00 par le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), près de 1000 enseignants y ont participé, en nette baisse par rapport au 9 février (1500), au 31 janvier (2150) et au 23 janvier (1700). La mobilisation était plus marquée dans les gymnases que dans les écoles primaires et du secondaire 1.
Quinze établissements de l'école obligatoire ont été touchés (sur 93), contre respectivement 29, 43 et 30 les trois dernières fois. La mobilisation des enseignants se fait généralement de diverses manières: vote d'une résolution en faveur des revendications, quinze minutes de débrayage, grève partielle ou complète ou encore participation au cortège.
Amorce de dialogue entre gouvernement et syndicats
L'amorce de dialogue entre le gouvernement et les Syndicat des services publics (SSP Vaud), la fédération syndicale SUD et la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud) a eu lieu jeudi dernier. Elle s'est tenue dans le contexte du mouvement de contestation de la fonction publique et du secteur parapublic qui demandent depuis plusieurs mois une pleine indexation à leurs salaires au renchérissement du coût de la vie.
Les trois syndicats jugent que le taux d'indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023, annoncé le 8 décembre dernier par le Conseil d'Etat, est insuffisant. Une indexation correspondant au moins à la hausse de l'indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%) est réclamée. La prime unique de 0,8% du salaire, octroyée par l'Etat de Vaud aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023, ne satisfait pas non plus.
Une enveloppe financière mais pas d'indexation
Après ce premier échange de jeudi, le Conseil d'Etat a réaffirmé qu'il n'entendait pas revenir sur l'indexation 2023. Mais il s'est engagé à proposer une enveloppe financière destinée à l'amélioration des conditions de travail. Cette enveloppe financière pourrait également comprendre des mesures de compensations salariales, avait-il indiqué. Une prochaine réunion est prévue pour le 22 mars.
Quatre ministres avaient reçu les représentants des trois syndicats: Christelle Luisier, présidente du gouvernement, Nuria Gorrite (ressources humaines), Valérie Dittli (finances) et Frédéric Borloz (écoles). La séance avait duré près de 2h30.
Mesures pour 2024, trop floues, pas de montant articulé, bref, pas une réelle avancée, selon les syndicats. La base syndicale et le personnel de l'Etat exigent dès lors du gouvernement qu'il décide de mesures de compensation salariales "concrètes et chiffrées" permettant de maintenir le pouvoir d’achat du personnel.
>> Lire aussi : Le dialogue entre le Conseil d'Etat vaudois et les syndicats de fonctionnaires est amorcé
Mouvement légèrement moins suivi dans les écoles
Alors que les journées de grève ont surtout été suivies dans l'éducation, les manifestations ont, elles, rassemblés plusieurs secteurs, en particulier ceux du personnel soignant, notamment du CHUV, de la police et de la gendarmerie.
Selon les chiffres du Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), environ 1500 enseignants avaient participé à la grève du 9 février dernier, en baisse par rapport au 31 janvier (2150) et également au 23 janvier (1700).
Vingt-neuf établissements de l'école obligatoire avaient été touchés (sur 93), contre respectivement 43 et 30 les deux dernières fois. La mobilisation des enseignants se fait généralement de diverses manières: vote d'une résolution en faveur des revendications, quinze minutes de débrayage, grève partielle ou complète ou encore participation au cortège.
ats/juma