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Aux Diablerets, l'impossible deuil de la station d'Isenau

Le domaine skiable d'Isenau sera-t-il réhabilité?
Le domaine skiable d'Isenau sera-t-il réhabilité? / Couleurs locales / 3 min. / le 9 mars 2023
L'abandon du télécabine d'Isenau et de son domaine skiable en 2017 n'en finit pas de susciter des regrets dans les Alpes vaudoises. Une société coopérative se bat pour rouvrir le site à un tourisme quatre saisons. Cette année, l'objectif est de rassembler trois millions de francs de fonds propres manquants.

Aux Diablerets (VD), la télécabine d'Isenau et ses emblématiques petites cabines rouges ont disparu depuis déjà six ans, en 2017, et ses cinq téléskis sont à l'arrêt. Haut lieu des camps de ski, ses pentes ensoleillées et vallonnées situées à l'étage des alpages, entre 1550 et 2100 mètres d'altitude, étaient les préférées de nombreux skieurs de la région entre 1954 et 2017.

>> Lire à ce sujet : Plus aux normes, la télécabine d'Isenau (VD) ne rouvrira pas cet hiver

Aujourd'hui, le ski se concentre du côté opposé, avec la liaison vers Villars-sur-Ollon, et au Col du Pillon avec les installations de Glacier 3000. Mais pour les autorités communales, il est important de redévelopper le tourisme à Isenau grâce à une nouvelle installation.

Des objectifs à 360 degrés

"Quand cette télécabine a fermé, ça a été une grande frustration, non seulement pour les gens d'ici, mais aussi pour les habitués, qui ont pour la plupart appris à leurs enfants à skier sur ce domaine", s'est remémoré le syndic d'Ormont-Dessus, Christian Reber, jeudi dans l'émission Couleurs locales.

Pas question, dès lors, de laisser tomber le site. Une équipe de motivés, qui aimerait redonner vie à cet endroit, a dessiné un nouveau projet. "L'objectif de la société coopérative Isenau 360 est de réhabiliter le domaine d'Isenau en en faisant un domaine durable, quatre saisons", explique son président Philippe Gallaz.

"Ce domaine permet notamment de faire du ski débutant, doux, et c'est également sur quoi on veut travailler. Ca nous semble très complémentaire avec l'offre de la station aujourd'hui", plaide-t-il. L'ensemble du projet est devisé à 19 millions de francs.

La piste de retour au télécabine en 2012, grignotée petit à petit par les constructions. [CC BY 3.0 - Roland Zumbuehl]
La piste de retour au télécabine en 2012, grignotée petit à petit par les constructions. [CC BY 3.0 - Roland Zumbuehl]

"Mon coeur y croit, ma tête moins"

Le 28 janvier dernier, après trois ans de silence, une séance d’information s’est tenue au centre des congrès des Diablerets devant près de 500 personnes, preuve que dans la région, l’attachement à Isenau est toujours très fort.

"L'histoire de cette cabine? C'est long et chargé en émotions", confie à la RTS un voisin de l'installation. Le futur d'Isenau? "J'ai envie d'y croire. Mon coeur y croit, ma tête moins".

Malgré les doutes, les amoureux d’Isenau se démènent. Cette année sera décisive pour réunir les trois millions de fonds propres manquants.

>> Lire aussi : Un rapport sur l'affaire des marais d'Isenau met en cause le Conseil d'Etat vaudois

L'ancienne piste rouge de Floriette à Isenau. [CC BY NC ND 3.0 - antoineb]
L'ancienne piste rouge de Floriette à Isenau. [CC BY NC ND 3.0 - antoineb]

Sujet TV: Lorence Milasevic
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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La Robella, pionnière des activités quatre saisons

La station de La Robella à Buttes (NE), village du Val-de-Travers, est l'une des rares de l'Arc jurassien à posséder un télésiège. En ce début mars, on entend plutôt le bruit des oiseaux que celui des skieurs: la neige est aux abonnés absents en cette deuxième moitié de saison.

Les jours d'ouverture des installations, cet hiver, se comptent sur les doigts des deux mains: huit en tout. "C'est une mauvaise saison pour La Robella, avec très peu de neige", a confirmé le chef d'exploitation des installations Vincent Bouquet jeudi dans Couleurs locales. "Mais on s'en préoccupe peu dans la vallée, car c'est le reste de l'année qu'on fait la majorité du chiffre d'affaires.

Il faut dire qu'avec des pistes situées en 777 et 1437 mètres d'altitude, le domaine skiable doit faire face à la raréfaction de l'or blanc en basse altitude depuis déjà plusieurs années. Il est ainsi devenu précurseur, il y a déjà 20 ans, dans le développement d'activités estivales, de la luge d'été sur rails au VTT en passant par la trottinette, des activités pas si courantes à l'époque.

>> Regarder le reportage de Couleurs Locales à La Robella :

Entretien avec Vincent Bouquet, chef d’exploitation Robella - Val-de-Travers
Entretien avec Vincent Bouquet, chef d’exploitation Robella / Val-de-Travers / Couleurs locales / 2 min. / le 9 mars 2023

Mais le télésiège, un deux places à pinces fixes construit en 1970, se fait vieux malgré ses multiples rénovations. Un projet de remplacement a été lancé. "L'objectif est de remplacer à la fois le télésiège et les téléskis [la station en compte trois, ndlr] par une seule remontée mécanique plus performante qui irait jusqu'au sommet du domaine. Il ouvrirait des possibilités autant l'été que l'hiver, avec par exemple du ski de fond sur les hauteurs, des randonnées, de la raquette", détaille Vincent Bouquet.

"Ce site de la Robella est vraiment l'un des acteurs clé de la destination Val-de-Travers et de toute la dynamique mise en place depuis 20 ans. Il est intégré dans tous nos réseaux thématiques: loisirs, absinthe, restauration", résume Laure Von Wyss, membre du comité de l'association Destination Val-de-Travers.

>> Son interview dans Couleurs Locales :

Entretien avec Laure Von Wyss, membre du comité de l’Association Destination Val-de-Travers
Entretien avec Laure Von Wyss, membre du comité de l’Association Destination Val-de-Travers / Couleurs locales / 3 min. / le 9 mars 2023

mr/vic