Selon le nouveau calendrier dévoilé par les CFF et l'Office fédéral des transports (OFT), les travaux dans le sous-sol de la place de la gare démarreront en avril 2024. La transformation des quais devrait suivre dès 2026, avec une mise en service par étapes entre 2030 et 2036. L'aménagement des passages inférieurs devrait se terminer en 2037.
Les surcoûts ne sont pas encore connus. Mais le directeur de l'Office fédéral des Transports Peter Füglistaler a assuré qu'il y avait "des réserves" dans le crédit-cadre octroyé pour lancer le chantier. "Le projet est financé et il n'y a pas de retour en arrière possible", a-t-il assuré.
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Officiellement lancés en juin 2021 après plus d'une décennie de procédures diverses, les travaux ont été interrompus l'an dernier. En cause: des éclaircissements demandés par l'OFT en matière de statique du site.
Projet lancé en 2012
Le retard s'explique donc par la nécessité de retravailler le dossier sur ces questions de statique, mais ce n'est plus l'unique raison. Le projet doit maintenant également être repensé pour tenir compte de l'évolution du nombre de voyageurs, ont précisé les CFF et l'OFT.
Le projet initial remonte à 2012, pour une inauguration en 2025. Mais des doutes ont rapidement émergé quant à la tenue de ce calendrier. En 2013, l'émission Forum de la RTS avait mis la main sur un document interne des CFF évoquant déjà de possibles retards. Dans ce document, un scénario catastrophe envisageait même une fin des travaux vers... 2029. Les CFF avaient démenti.
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Plus de 1000 nouveaux plans nécessaires
Dans le projet remis à jour dévoilé vendredi, les CFF mentionnent la nécessité de concevoir des quais plus larges par rapport à ce qui était prévu dans le projet initial. Alors que 200'000 usagers par jour sont attendus dès 2030, contre environ 130'000 actuellement, il est nécessaire de "garantir sur le long terme une circulation fluide et en toute sécurité des personnes, en tenant compte de l'augmentation des voyageurs et de l'offre future", explique la compagnie.
"Nous intégrons la demande du futur ce qui n'avait pas été suffisamment fait à l'époque", a affirmé vendredi Vincent Ducrot, le patron des CFF, devant la presse. Pour éviter une saturation prématurée, les CFF et l'OFT ont préféré redimensionner les travaux pour bénéficier "d'une gare qui fonctionne sur le long terme", a ajouté Vincent Ducrot.
Le nouveau projet de "galette", qui correspond aux quais et aux passages inférieurs, nécessite la production de plus de 1000 nouveaux plans, de nouveaux rapports techniques et notes de calcul. Il faudra deux ans et demi pour élaborer ces documents, puis une année de plus pour que l'OFT les examine.
Surcoûts en cours d'analyse
Sachant que le chantier a déjà perdu environ 12 mois, le retard total devrait atteindre quatre ans et demi par rapport aux dernières prédictions, indiquent les CFF, qui tablent désormais sur un achèvement des travaux en 2037. Ils ajoutent que les surcoûts engendrés par la nouvelle planification seront analysés "ces prochains mois".
Très attendu, ce nouveau planning a été présenté vendredi après-midi au siège régional des CFF à Renens par le patron de la compagnie Vincent Ducrot et le directeur de l'OFT Peter Füglistaler. Tant le Canton de Vaud que la Ville de Lausanne étaient absents, signe d'un mécontentement. Tous deux ont réagi dans l'après-midi (lire encadré).
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"Immense déception"
La conseillère d'Etat vaudoise en charge des transports, Nuria Gorrite, a dit vendredi avoir été mis devant le fait accompli du nouveau calendrier du chantier de la gare de Lausanne. Elle a exprimé son "immense déception" et dit être "désabusée".
"Aujourd'hui, ce qui nous est présenté c'est un concept. Il faudra vérifier la faisabilité, reprendre plus d'un millier de plans. Au fond, cela se marie mal avec l'urgence climatique et les besoins des gens et de l'économie", a-t-elle réagi dans l'émission Forum. Selon la conseillère d'Etat, ce nouveau concept doit faire l'objet d'une "étapisation" qui permette l'arrivée de trains et l'augmentation d'une offre ferroviaire.
Pour Nuria Gorrite, l'enjeu "c'est la capacité ferroviaire de la Suisse romande et pas seulement du canton de Vaud", tient-elle a précisé, rappelant au passage que la Romandie représente 40% du PIB suisse et que la métropole lémanique est la deuxième plus grande de Suisse.
ats/Vincent Cherpillod
Fâchés, Lausanne et Vaud boycottent la présentation du projet
Le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne se sont dits vendredi très déçus et inquiets - mais pas surpris - à la suite des gros retards annoncés par les CFF et l'OFT pour le chantier de la gare de Lausanne. Ils demandent des garanties pour assurer le fonctionnement du nœud ferroviaire et de la gare jusqu'à cette date, ont-ils indiqué dans une réaction commune.
"Nous avons alerté à plusieurs reprises des difficultés d'un projet pourtant décrété priorité nationale et qui aurait dû être terminé en 2025", déplorent-ils, en convenant toutefois que le nouveau concept proposé apparaît comme une amélioration par rapport à l'ancien.
Vaud et Lausanne "regrettent également les nombreuses répercussions négatives qui vont se poursuivre pour la population riveraine, les commerçants, les usagers de la gare ou encore les entreprises impliquées". Les aménagements provisoires mis en place par la Ville pour atténuer les impacts du retard du chantier seront prolongés jusqu'au début des travaux, prévu à ce stade en avril 2024 pour la place de la Gare et juillet 2024 pour Sous-Gare, annoncent-ils.
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Retard répercuté sur le M3?
Enfin, selon eux, cette situation "ne sera pas sans conséquences sur la réalisation des autres projets de transports publics". Le Conseil d'Etat va notamment ouvrir une réflexion sur l'optimisation du projet de développement du métro M2 et de construction du M3 à Lausanne en tenant compte de cette nouvelle donne.
Il était envisagé initialement que l'inauguration de la nouvelle gare coïncide avec le doublement du tronçon de métro Gare-Flon et avec la mise en circulation du M3 en direction du quartier de la Blécherette.
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