Une délégation de cinq ministres a reçu mercredi après-midi à Lausanne les représentants de trois syndicats durant environ deux heures, leur deuxième rencontre après celle du 23 février.
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Les 47 millions mis sur la table, dont 32 millions pérennes, représentent une enveloppe supplémentaire englobant des mesures salariales pour le public et le parapublic ainsi que des mesures de renforcement structurel dans le secteur social et scolaire.
"C'est une approche globale, une valeur ajoutée et un engagement fort", a déclaré devant les médias la présidente du gouvernement Christelle Luisier Brodard à l'issue de la rencontre (lire aussi l'encadré), entourée de ses collègues Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz, Valérie Dittli et Frédéric Borloz. Elle a souligné que ces mesures concernaient 2024 et que le gouvernement ne reviendrait pas sur l'indexation des salaires 2023 au renchérissement du coût de la vie.
Journée de mobilisation le 28 mars
Les syndicats ont au contraire parlé d'un "échec par rapport à ce qu'ils espéraient" et se sont retirés des discussions. "Insuffisant. Pas à la hauteur", ont-ils résumé, se montrant "très déçus". Le mouvement de contestation devrait donc se poursuivre avec une sixième journée de grève et de manifestation mardi prochain. Elle devrait formellement être approuvée en soirée lors d'une assemblée générale de la fonction publique et du secteur parapublic.
Malgré ce retrait, le Conseil d'Etat dit ne pas vouloir revenir sur sa proposition et veut rester ouvert au dialogue, tout en regrettant l'attitude des syndicats. Les représentants syndicaux ont eux aussi laissé entendre qu'ils ne fermaient pas complètement la porte à des négociations, mais aucune nouvelle date n'a été agendée à ce stade.
Supplément hors indexation 2024
Les 47 millions de francs visent concrètement "à la fois les salaires et l'amélioration des conditions de travail, afin d'assurer la délivrance de prestations de qualité, notamment dans plusieurs secteurs public et parapublic", indique le Conseil d'Etat. Ils comprennent 15 millions de revalorisations salariales pour le secteur social parapublic (environ 300 francs de plus par mois, par exemple, pour une assistante sociale) et 5 millions pour le secteur sanitaire parapublic (environ 170 francs de plus par mois pour une infirmière).
Toujours sur les 47 millions, 12 sont, eux, affectés à des mesures de renforcement structurel dans le secteur public. Cela touche l'encadrement scolaire dans le contexte de l'école inclusive (10 mio), la prise en charge et la prévention de la santé mentale des jeunes (0,8 mio) et la création de postes supplémentaires protection des mineurs (1,2 mio).
L'Etat dégagera aussi des moyens supplémentaires pour mener différentes actions de prévention des risques psychosociaux, la lutte contre le harcèlement, ainsi que la création d'un dispositif de protection des lanceurs d'alerte.
"Pas un geste fort"
Au titre d'un supplément salarial pour la "vie chère", le Conseil d'Etat prévoit 15 millions de francs pour la fonction publique et le secteur parapublic. Ce montant est indépendant de l'indexation 2024 et non soumis à la caisse de pension, a précisé Nuria Gorrite. Ses modalités d'octroi devront encore être négociées. Cela pourrait correspondre entre 0,3 et 0,5% d'augmentation mensuelle si l'attribution est linéaire, a-t-elle évalué.
C'est notamment ce volet qui insatisfait le plus les syndicats. "Cela représente une prime moyenne d'environ 15 francs par mois. Ce n'est pas suffisant, ce n'est pas un geste fort", a réagi David Jeanquartier, de la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud).
Des mois de grogne
Cette deuxième rencontre s'est tenue dans le contexte d'un mouvement de contestation de la fonction publique et du secteur parapublic qui demandent depuis plusieurs mois une pleine indexation à leurs salaires au renchérissement du coût de la vie. A l'origine de la mobilisation, le Syndicat des services publics (SSP Vaud), la fédération syndicale SUD et la FSF Vaud jugent insuffisant le taux d'indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023, annoncé le 8 décembre dernier par le Conseil d'Etat.
Ils réclament une indexation correspondant au moins à la hausse de l'indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%). La prime unique de 0,8% du salaire octroyée par l'Etat de Vaud aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023 ne les satisfait pas non plus.
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ats/miro
Christelle Luisier: "On prend acte avec regret de leur retrait des discussions"
La présidente du Conseil d’Etat vaudois Christelle Luisier Brodard a commenté mercredi soir dans l'émission de Forum de la RTS le retrait des syndicats de la table des négociations: "On en prend acte avec regret", a-t-elle réagi.
Selon elle, le gouvernement vaudois n'est pas venu les mains vides et a fait des propositions concrètes: " Aujourd'hui, nous avons mis sur la table 47 millions de francs supplémentaires", a-t-elle rappelé.
"La vie est chère pour tous"
Pour le Gouvernement vaudois, l'indexation des salaires n'est qu'un élément parmi d'autres. Il n'est pas "le seul point de mire, car la vie est chère pour tous, (...) pour l'ensemble de la population", affirme Christelle Luisier Brodard.
La ministre PLR certifie maintenir la porte ouverte et invite les associations de personnel à négocier les modalités d'application de l'enveloppe budgétaire allouée au renchérissement, et dans ce cadre, à discuter de l'indexation de 2024.