Modifié

Compromis trouvé à Lausanne autour de la limitation de vitesse à 30 km/h

La Ville de Lausanne et les opposants au 30km-h généralisé ont trouvé un compromis
La Ville de Lausanne et les opposants au 30km/h généralisé ont trouvé un compromis / 12h45 / 1 min. / le 23 mai 2023
Un compromis inédit a été trouvé à Lausanne au sujet de la vitesse en ville. La limitation à 30 km/h sera étendue sur une vingtaine d'artères, tandis que le 50 km/h sera maintenu sur une vingtaine d'autres axes menant à des parkings souterrains.

La Municipalité, les milieux économiques et le comité d'initiative PLR "pour un centre-ville apaisé" sont parvenus à s'entendre sur un élargissement mesuré du 30 km/h en ville. "Nous avons trouvé un accord inédit, apparemment unique dans les grandes villes suisses où les partenaires sont d'habitude plutôt à couteaux tirés", a expliqué mardi devant la presse la municipale Florence Germond.

Pour aboutir à ce compromis, la municipalité a fait "un pas en arrière", a-t-elle reconnu. Contrairement à ce qu'autorise le Plan directeur communal, voté en novembre dernier, il n'y aura pas de généralisation du réseau à 30 km/h de jour. En tout cas pas durant cette législature, puisque l'accord est valable jusqu'à fin 2026.

Axes routiers significatifs

La convention porte sur des axes routiers significatifs, et pas sur les quartiers où le 30 km/h fait consensus. La ville s'est notamment engagée à maintenir les 50 km/h sur l'avenue d'Ouchy, qui relie Ouchy au quartier de la gare, ou sur l'avenue Jules-Gonin.

Comment s'est fait ce choix ? Les grandes artères étaient prédestinées à rester au 50 km/h. D'autres ont fait l'objet de discussions. Au final, le réseau est cohérent. L'usager devrait bien le comprendre", a relevé Florence Germond. Le 30 km/h de nuit n'est pas concerné par l'arrangement, et reste en place.

"Equilibre parfait"

Xavier de Haller, président de l'ACS-Vaud et député PLR, a salué "l'équilibre parfait" trouvé avec 20 axes à 30 km/h et 20 à 50 km/h. L'objectif était que l'automobiliste soit rapidement dirigé vers les parkings du centre-ville, ce qui est une question de "bon sens".

Anne-Lise Noz, présidente de la Société coopérative des commerçants lausannois, se réjouit également de cette convention "qui contribue à maintenir une accessibilité équilibrée au centre-ville", un élément important pour les commerçants qui souffrent dans cette période post-pandémie. Pour elle, l'accord pourrait aussi avoir un impact psychologique: "On entend beaucoup qu'on ne vient plus à Lausanne parce qu'on ne peut plus y accéder", déclare-t-elle.

Pas d'oppositions

En échange, les signataires s'engagent à ne pas s'opposer lors des mises à l'enquête des axes qui passeront au 30 km/h. Un élément important pour la ville, qui redoute les longs blocages judiciaires. "Cela ne garantit pas l'absence d'oppositions, mais l'accord d'un certain nombre de partenaires donne un gros avantage pour la réalisation des projets", a relevé le municipal Pierre-Antoine Hildbrand.

Enfin, déposée en février 2022, l'initiative communale du PLR "Pour un centre-ville apaisé" est retirée. Elle demandait notamment des zones piétonnes dans l'hyper-centre, une petite ceinture à 50 km/h et trois axes permettant d'accéder rapidement au centre.

"L'accord trouvé répond aux attentes des initiants", a estimé Mathilde Maillard, la présidente du PLR lausannois, qui rappelle l'attachement de son parti à la multimodalité en ville, soit à la coexistence de plusieurs moyens de transport.

>> Ecouter l'interview de Serge Collaud sur la généralisation du 30 km/h en ville :

Serge Collaud, directeur général des Transports fribourgeois. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Généralisation du 30km/h en ville: interview de Serge Collaud (TPF) / La Matinale / 46 sec. / le 21 février 2023

ats/juma

Publié Modifié

Crédit de 13 millions demandé

L'accord sur les régimes de vitesse sous-tend une partie du préavis "Mobilité durable I" qui va être transmis au Conseil communal. Dans ce document, la ville sollicite un crédit de 13 millions de francs dans le but de développer les transports publics, le vélo et la marche en ville ainsi que de renforcer la sécurité routière.