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Le canton de Vaud doit prendre davantage de mesures pour lutter contre les violences domestiques

Le Grand Conseil vaudois demande un renforcement des mesures pour protéger les victimes de violences. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Deux féminicides en Suisse romande en une semaine: réaction de Valérie Induni / La Matinale / 1 min. / le 31 mai 2023
En l'espace d'une semaine, deux femmes ont été poignardées à mort par leur compagnon dans le canton de Vaud. Mardi, à Lancy (GE), une troisième a été hospitalisée après avoir reçu au moins un coup de couteau. L'auteur présumé est son mari. Ces féminicides ont fait réagir le Grand Conseil vaudois.

Prenant la parole au nom du groupe parlementaire féminin (Intergroupe F), la députée socialiste Valérie Induni a transmis un message de "solidarité" aux proches des victimes. Et plus généralement à toutes celles qui vivent dans la peur "lorsque le danger guette chez soi".

Dans son intervention, Valérie Induni souhaitait faire passer deux messages: "tout d'abord de dire aux familles des victimes à quel point nous pensons à elles et aussi dire que nous nous rendons compte que nous devons faire encore plus pour prévenir la violence domestique", explique-t-elle dans La Matinale.

Davantage d'hébergements

Ces "tragédies" doivent pousser le Canton à continuer de "chercher des moyens de combattre" ces violences, a-t-elle souligné. "Il y a encore beaucoup à faire pour que les femmes osent parler et pour qu'elles se sentent protégées par la société", affirme la députée.

Elle a notamment mentionné la nécessité de renforcer les mesures d'éloignement des conjoints violents, d'améliorer la saisie d'armes, d'accentuer les campagnes de prévention ou encore de prévoir davantage d'hébergements pour les victimes de violences domestiques.

"Il est important d'ajouter des places disponibles dans les différents lieux du canton, afin que les femmes, quand elles ont des enfants scolarisés ou en garderie, puissent se rendre dans ces lieux et ne pas couper complètement leur enfant de son milieu", explique Valérie Induni.

Encore du travail à faire

Un féminicide constitue "un fait de société, pas un acte isolé", a-t-elle dit en conclusion de son intervention, accueillie par les applaudissements du Grand Conseil.

Dans une déclaration personnelle, la députée Joëlle Minacci (Ensemble à gauche - POP) est aussi revenue sur ces deux drames. "La lutte contre les violences sexistes, sexuelles et domestiques doit être prioritaire", a-t-elle déclaré.

Si le Canton de Vaud "avance" sur cette question, il doit encore "accélérer son action", a-t-elle insisté. Elle a aussi estimé qu'il y avait encore "un important travail à faire dans le relais médiatique" de ces affaires.

>> Relire : Une 15ème campagne toujours aussi nécessaire contre les violences faites aux femmes

Nouvelle étude

Sur la même thématique, la conseillère d'Etat Christelle Luisier a annoncé mardi que les autorités cantonales avaient mandaté l'Université de Lausanne pour mener une étude sur le suivi des violences domestiques en terres vaudoises. Elle doit démarrer cet été pour un rapport attendu en 2024.

Cette étude fait suite notamment à un postulat de Muriel Thalmann (PS), qui regrettait l'absence de statistiques au niveau pénal, la faute à des outils informatiques inadaptés. Deux projets informatiques sont toutefois en cours sur le plan fédéral, ce qui permettrait de combler cette lacune en matière de statistiques.

>> Revoir le sujet du 19h30 le manque d'étude sur les féminicides :

Les féminicides sont encore trop peu étudiés selon les associations
Les féminicides sont encore trop peu étudiés selon les associations / 19h30 / 2 min. / le 11 mars 2023

Dans l'attente de ces nouveaux systèmes informatiques, Muriel Thalmann a décidé de retirer son postulat. Celui-ci s'est transformé en un voeu adressé au Conseil d'Etat pour qu'il initie une nouvelle étude, chose faite désormais.

ats/edel

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Trois attaques contre des femmes en une semaine

Deux femmes ont été victimes de féminicides la semaine dernière dans le canton de Vaud. La première avait été blessée par un couteau au niveau de la gorge le 23 mai. L'auteur présumé de l'agression, son compagnon, avait lui-même averti la police, avant de se rendre. La jeune femme a succombé à ses blessures au CHUV.

La deuxième femme a été retrouvée dans son appartement à Vevey le 26 mai, atteinte de plusieurs coups de couteau. L'auteur présumé, son compagnon, a été interpellé. L'homme s'est présenté dans un poste de police du canton de Berne. Il a indiqué avoir blessé sa compagne dans son appartement veveysan. Les quatre enfants de la victime ont été pris en charge par la famille.

Une autre agression contre une femme fait suite à ces deux féminicides. Un homme est soupçonné d'avoir asséné "au moins un coup de couteau" à son épouse le 30 mai dans son appartement de Lancy (GE). La victime a pu sortir dans la rue avec son enfant dans les bras. La victime a été emmenée aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) pour y recevoir des soins. L'enfant n'a pas été blessé.

Rassemblement à Lausanne

Entre 120 et 150 personnes se sont rassemblées mercredi soir à Lausanne pour dire stop aux féminicides. La semaine dernière, en l'espace de quatre jours, deux femmes de 23 et 37 ans ont été poignardées à mort par leur compagnon à Lausanne et Vevey.

Au pied des escaliers de l'église Saint-Laurent, une grande pancarte rose proclame: "Solidarité avec nos soeurs assassinées à Lausanne et Vevey". "On ne naît pas femme, mais on en meurt", ajoute une autre.