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Pour Edmond Isoz, Yverdon et Stade Lausanne Ouchy n'ont pas leur place en Super league

L'invité de La Matinale (vidéo) – Edmond Isoz, ancien directeur de la Swiss football league
L'invité de La Matinale (vidéo) – Edmond Isoz, ancien directeur de la Swiss football league / La Matinale / 11 min. / le 8 juin 2023
Invité de La Matinale de la RTS, l'ex-directeur de la Ligue nationale suisse de football s'est montré très critique face à la délivrance d'une licence de Super League au FC Yverdon la saison prochaine. Et la promotion du club du Nord vaudois et de Stade Lausanne Ouchy dans la plus haute division n'est "pas forcément un bien pour le football suisse", a-t-il lancé.

Ancien défenseur du FC Sion à une époque où le club valaisan évoluait au plus haut niveau, l'ex-directeur de la Ligue nationale suisse de football, un poste qu'il a occupé durant 18 ans, est connu pour son caractère bien trempé.

Interrogé sur la licence accordée au Yverdon-Sport FC pour la Super League la saison prochaine - le club du Nord-vaudois ayant terminé en tête de la Challenge League - alors que son stade n'est pour l'heure pas homologué, Edmond Isoz n'a pas caché son mécontentement.

La logique aurait voulu qu'au moment où la licence a été attribuée, tout soit réglé

Edmond Isoz, ancien directeur de la Ligue nationale suisse de football

"Je suis surpris que la licence ait été accordée au FC Yverdon sans savoir où il va jouer", a-t-il réagi jeudi dans La Matinale de la RTS. "Franchement, je ne comprends pas cette délivrance, alors que les règles sont pourtant claires. La logique aurait voulu qu'au moment où la licence a été attribuée, tout soit réglé, c'est-à-dire aussi bien le lieu que les problèmes de sécurité. Or, ça n'est pas le cas", pointe l'ancien chef du football suisse. "On est 15 jours après la fin du championnat et un mois après l'attribution de la licence et c'est toujours silence radio", dénonce-t-il.

Yverdon contraint de s'exiler

Selon lui, Yverdon pourrait se trouver handicapé s'il devait aller jouer de nombreux matchs à l'extérieur en début de saison. Le club pourrait très rapidement "être inintéressant pour le public et non compétitif sur le plan sportif (...) alors qu'il aura déjà moins de moyens que les autres. J'ai un problème de ce côté-là", annonce-t-il.

Mardi dans le quotidien vaudois 24 heures, la présidente du Conseil d'Etat vaudois Christelle Luisier est venue au secours d'Yverdon, expliquant qu'une médiation était en cours pour que le club joue à la Tuilière - le nouveau stade lausannois ouvert en 2020 et dans lequel joue le Lausanne Sport - en attendant que son propre stade soit mis aux normes de la Super League.

Les stades déterminent si un club, une région a le potentiel historique, économique et sportif pour jouer à l'échelon supérieur. Quand on n'a pas le stade, ça veut dire que ce potentiel n'existe pas

Edmond Isoz

Mais pour Edmond Isoz, le fait que ni Yverdon ni Stade Lausanne Ouchy ne pourront entamer la saison dans leurs propres murs est un signe. "Les stades déterminent si un club, une région a le potentiel historique, économique et sportif pour jouer à l'échelon supérieur. Et quand on n'a pas le stade, ça veut dire que ce potentiel n'existe pas", tranche-t-il. Autrement dit, aucun des deux clubs vaudois ne devrait accéder à la ligue supérieure à ses yeux.

Le Vaudois tacle au passage le stade de la Pontaise, qui accueille les matchs de Stade Lausanne Ouchy depuis le départ du Lausanne-Sport. "Les spectateurs n'apprécient pas les stades avec des pistes d'athlétisme. Il suffit de regarder l'affluence qu'avaient Grasshoppers et Lugano. La Pontaise, c'est le désert de Gobi", vilipende-t-il.

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"Scénario d'horreur" pour les Alémaniques

Au cours de la saison qui vient de s'achever, trois clubs zurichois évoluaient dans l'élite du foot suisse: le FC Zurich, Grasshopper et Winterthour. La saison prochaine, dans la nouvelle Super League à 12 équipes, ils côtoieront trois clubs vaudois: Lausanne-Sport, Stade Lausanne Ouchy et Yverdon-Sport.

Une perspective qui semble effrayer la presse alémanique, à l'instar de la NZZ. Dans un commentaire, le quotidien va même jusqu'à évoquer un "scénario d'horreur", avec une Super League "coupée à l'eau" en raison de la surreprésentation de "provinces vaudoises du football".

Pour les Alémaniques, Yverdon et Stade Lausanne Ouchy, c'est encore pire que le FC Vaduz pour les Romands

Edmond Isoz

Cette manière de voir les choses ne choque pas Edmond Isoz. "C'est une réalité. Les Romands criaient sur le FC Vaduz quand il jouait en Super League. Pour les Alémaniques, Yverdon et Stade Lausanne Ouchy, c'est encore pire que le FC Vaduz!", n'hésite-t-il pas à lancer, appelant à "voir la situation comme elle est réellement". Cette nouvelle composition risque d'avoir divers impacts négatifs et n'est "pas forcément un bien pour le football suisse", avertit l'ancien directeur de la Ligue nationale de football.

Des droits TV à la baisse?

"Quand un nouveau contrat va se négocier dans deux ans pour la télévision, suivant l'évolution du championnat la saison prochaine, je suis persuadé que les montants proposés vont être nettement à la baisse, simplement parce que ça va rendre le championnat moins attractif", prédit-il.

Pour lui, avec le passage de 180 à 228 match l'année prochaine, un certain nombre de rencontres seront peu intéressantes pour des Alémaniques qui sont "la base du public" et qui sont "importants pour le financement du football dans l'ensemble du pays", développe-t-il. Il reconnaît toutefois que ces considérations n'enlèvent rien au mérite des deux clubs promus. "Ils ont fait un travail extraordinaire. Sur le plan sportif, il n'y a rien à dire".

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30:

Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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Les promotions vaudoises ne causent pas du tort à la ligue, selon Claudius Schäfer

Face aux vives réactions suscitées par la promotion des trois clubs vaudois en Super League, et alors même que le stade d'Yverdon-Sport n'est pour l'heure pas homologué, le directeur général de la Swiss Football League (SFL) Claudius Schäfer tempère: "Il y a beaucoup d'autres personnes qui se réjouissent de la promotion de ces clubs que la Suisse alémanique ne connaît peut-être pas encore vraiment", déclare-t-il, jeudi dans l'émission Forum.

"Les clubs vaudois ont été formidables et ils ont mérité de monter", affirme le responsable. Il estime par ailleurs que la récente promotion de plus petits clubs, tels que Stade Lausanne Ouchy, ne va pas prétériter l'attractivité globale de la Super League, qui comptera douze équipes la saison prochaine. "Nous avons désormais plus de régions dans cette ligue. C'est quelque chose que les clubs voulaient depuis de nombreuses années", souligne Claudius Schäfer.

Sur la question des droits TV, le directeur de la SFL se veut rassurant: "Sportivement, nous sommes une très bonne ligue et nous avons beaucoup de spectateurs. Je ne pense pas que deux clubs supplémentaires soient déterminants", juge-t-il.

Quant à Yverdon-Sport, Claudius Schäfer ne "peut pas garantir" que le club jouera en Super League la saison prochaine. "Il y a une procédure en cours devant la commission des licences. Nous aurons le verdict en début de semaine prochaine", indique-t-il.

>> L'interview de Claudius Schäfer dans Forum :

Yverdon-Sport FC sous le feu des critiques: interview de Claudius Schäfer
Yverdon-Sport FC sous le feu des critiques: interview de Claudius Schäfer / Forum / 4 min. / le 8 juin 2023

La violence s'invite toujours dans les stades

A St-Gall, à Lucerne ou encore à Genève, des policiers ont été blessés dans des heurts en marge des matchs. Le football est-il revenu à ses pires années en matière de hooliganisme?

"Avec le Covid, on a oublié pendant deux ans que ce phénomène existe", relativise Edmond Isoz, qui déplore ce "phénomène social". Le problème, estime-t-il, est qu'on ne peut pas installer dans les stades, par exemple, uniquement des places de tribune. Elles sont peu prisées par les fans, qui jouent "un très grand rôle pour l'animation et l'ambiance" dans le stade.

Une minorité qui pénalise tout le monde

Il se montre également peu convaincu par l'instauration de billets nominatifs afin de mieux interdire de stade les spectateurs qui posent problème.

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"Si on n'arrive pas à trouver une autre solution, je pense qu'il faudra y arriver pendant une période", concède-t-il néanmoins. "Mais il faut se rendre compte que c'est 2 à 3% des spectateurs qui sont dangereux. Faire payer à tout le monde pour ces 2 à 3%, ce n'est pas quelque chose qu'on accepterait dans d'autres domaines. Qui accepterait de n'avoir plus le droit de rouler le soir parce que certains sont alcoolisés?", compare Edmond Isoz.

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