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Arbustes envahissants, les laurelles seront interdites à la vente dans le canton de Vaud

Un laurier-cerise et ses feuilles vertes dans un jardin. [Depositphotos - Vili4545]
Bientôt la fin des haies de lauriers-cerises / On en parle / 11 min. / le 15 juin 2023
La laurelle, ou laurier-cerise, très utilisée dans les haies pour délimiter les propriétés, ne pourra plus être vendue dans le canton de Vaud, car trop envahissante et nuisible à la biodiversité locale. Cette interdiction est la conséquence de l’entrée en vigueur au 1er janvier 2023 d’une nouvelle loi vaudoise exigeant la mise à jour régulière de la liste des plantes exotiques envahissantes.

C’est bientôt la fin des haies de laurelles ou lauriers-cerises, ces murs de feuilles restant bien vertes toute l’année. Le canton de Vaud et l’Office fédéral de l’environnement sont en train de réviser la liste des plantes exotiques envahissantes interdites de vente et de plantation.

Dans la pépinière Baudat à Romanel-sur-Lausanne, Mélanie Baudat, également vice-présidente de l’association Jardin Suisse-Vaud, représente la troisième génération de pépiniéristes. Interrogée dans l’émission On en parle, elle explique la problématique des laurelles: "Lorsque cette plante monte en fleurs puis en graines, ces dernières se disséminent dans la nature. Or, cette plante n’est pas intéressante pour la biodiversité parce qu'elle n'amène rien: les oiseaux ne les utilisent pas et elles prennent la place d’autres végétaux qui pourraient amener plus de biodiversité."

La pépinière Baudat à Romanel-sur-Lausanne. [On en parle - Bruno Delaby]
La pépinière Baudat à Romanel-sur-Lausanne. [On en parle - Bruno Delaby]

Une nouvelle loi vaudoise

Le canton du Jura interdit la plantation du laurier-cerise depuis 2010. Cependant, ces arbustes étant toujours en vente, l’interdiction est difficile à appliquer. Le canton de Vaud explore quant à lui une autre piste. Depuis le 1er janvier 2023, une nouvelle loi exige la mise à jour régulière des plantes exotiques envahissantes et des mesures pour les combattre, comme l’interdiction de vente.

Si la Direction générale de l’environnement du canton n’a pas encore publié son règlement d’application, les producteurs et vendeurs commencent déjà à retirer les lauriers-cerises de leurs rayons. C’est le cas de la pépinière Baudat: "Nous n’en vendons plus aux particuliers, cependant nous vendons encore quelques pieds de laurelles aux professionnels ayant besoin de remplacer une ou deux plantes. Normalement, nous aurons une année pour écouler notre stock. Une liste officielle des plantes interdites devrait être disponible d’ici août 2024", précise Mélanie Baudat. À noter que si l’on possède des haies de lauriers-cerises, il ne sera pas nécessaire de les arracher "car bien entretenues, elles ne monteront pas à graine."

D’autres espèces suivront

Hormis la laurelle, d’autres espèces seront interdites de vente comme le bambou doré (phyllostachys aurea) et le bambou flèche (pseudosasa japonica) ainsi que les chèvrefeuilles du Japon (lonicera japonica) et de Henry (lonicera henryi). Enfin, le palmier chanvre du Tessin (trachycarpus fortunei) sera lui aussi interdit. L’idée étant que tous les cantons suivent la même liste de plantes interdites de vente.

Une révision toujours en cours

Contacté par On en parle, l’Office fédéral de l’environnement confirme que la liste des espèces exotiques envahissantes interdites est en cours de révision, mais le Conseil fédéral doit encore se prononcer sur la révision de l’ordonnance en la matière.

Subventions pour le remplacement de laurelles

En attendant, cantons et communes prennent les devants et proposent parfois une subvention financière pour remplacer les haies de laurelles. C’est le cas du canton de Genève qui finance la nouvelle haie indigène à hauteur de 50%. Le canton de Vaud propose, lui, 60 francs par mètre linéaire. Pas de subvention en revanche dans les autres cantons.

[L’émission Côté jardin reviendra sur ce thème le dimanche 18 juin entre 6h et 9h sur la Première. N’hésitez pas à envoyer vos questions à cotejardin@rts.ch]

Sujet radio: Frédérique Volery, Bruno Delaby et Delphine Sage

Adaptation web: Myriam Semaani

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