L'augmentation de l'espérance de vie, l'accélération du vieillissement de la population et une importante croissance du nombre de personnes affectées dans leur santé mentale justifient ces mesures. "Nous devons mettre en oeuvre un maximum de projets aujourd'hui si nous voulons répondre à temps à la demande future", a déclaré la conseillère d'Etat Rebecca Ruiz lundi devant la presse.
>> Relire : Près de 1000 nouveaux EMS seront nécessaires d'ici 2040
Les 49 projets se déploieront dans tout le canton. Trente-quatre d'entre eux portent sur la construction ou la rénovation d'établissements médico-sociaux (EMS). Dans ce cadre, 1011 nouveaux lits verront le jour, tandis que 987 lits seront rénovés.
Les quinze autres projets consistent en la modernisation ou la construction d'établissements psycho-sociaux médicalisés (EPSM). Ils prévoient la création de 209 nouveaux lits, tandis que 156 seront rénovés.
Deux fois plus d'octogénaires
Si les EMS se destinent aux seniors, qui y entrent en moyenne vers 81 ans, les EPSM accueillent des adultes pour une problématique psychiatrique - incluant les addictions - non liée au vieillissement. La demande d'hébergement dans ces établissements est en forte croissance. Pour les jeunes de 18 à 25 ans, "elle est passée de 13 en 2018 à 217 en 2022", a indiqué la cheffe du Département de la santé et de l'action sociale.
Tous ces projets s'inscrivent dans le cadre du programme d'investissements de modernisation des établissements médico-sociaux et psycho-sociaux médicalisés, ou "PIMEMS", adopté par le conseil d'Etat à chaque début de législature. "Avec ses 49 projets, le PIMEMS 2022-2027 est le plus ambitieux jamais adopté", a relevé Rebecca Ruiz.
Car le temps presse. "Entre 2020 et 2040, le nombre de personnes de plus de 80 ans va doubler dans le canton", poursuit la socialiste. Ce, d'autant que construire ou rénover de tels établissements ne s'improvise pas. "Un EMS n'est ni un hôpital, ni une maison individuelle, c'est un lieu collectif où vivent des personnes vulnérables", souligne Fabrice Ghelfi, à la tête de la direction générale de la cohésion sociale.
Fluidifier le processus
Entre la phase de planification, d'étude et de réalisation, il s'écoule entre sept et quinze ans. Pour tenter d'accélérer ou tout du moins de "fluidifier" le processus, le canton de Vaud prévoit différentes mesures pour gagner du temps à chaque étape, notamment en proposant un guide pour la phase de planification, une informatisation des outils pour la phase d'étude , ainsi qu'un possible soutien financier des partenaires lors de la phase de réalisation de l'ouvrage.
Le Conseil d'Etat compte également intégrer davantage les communes et sensibiliser la population à la nécessité d'augmenter le nombre de places. "Plus il y aura de places et d'établissements dans le canton, plus les résidents auront la possibilité d'être proches de leur ancien lieu de vie et plus il sera facile de les visiter", pointe Fabrice Ghelfi.
En 2022, le canton de Vaud comptait 129 EMS, totalisant 6442 lits, et 42 EPSM pour un total de 950 lits.
ats/edel