Les 44 classes de l'établissement prendront place dans des locaux loués d'un bâtiment construit par un tiers privé et ouvriront en trois étapes d'ici 2026-2027. Il s'agira ensuite de les équiper pour en faire une école, avec aussi des infrastructures sportives, une cafétéria et une bibliothèque.
L'objectif de ce projet est de répondre à la pénurie de salles de classe dans l'enseignement postobligatoire dès la rentrée d'août 2024-2025. Le nombre de gymnasiens a en effet été multiplié par cinq ces 50 dernières années. Et l'augmentation du nombre de nouveaux établissements n'a pas suffi.
A cela s'ajoute un autre défi pour le gouvernement: gérer l'allongement de la durée du gymnase à quatre ans. Et là encore, il faudra créer de nouvelles places.
Un seul gymnase n'est pas suffisant
Le gouvernement vaudois a soumis au Grand Conseil un crédit de 5 millions pour le futur gymnase à Crissier. Il vise à financer l'équipement de locaux situés dans des immeubles récemment construits au lieu-dit de La Gottrause.
Mais ce nouveau gymnase ne suffira pas à absorber l'ensemble des futurs étudiants. Pour remédier à ce manque de places, le canton de Vaud a prévu deux autres projets de gymnases, à Aigle et à Echallens. Mais ces derniers prennent du retard, notamment en raison d'oppositions. Selon les dernières estimations, il faudra attendre jusqu'à 2026 pour voir arriver les premiers étudiants à Aigle et 2027 à Echallens.
Procédures lentes
Le conseiller d'Etat vaudois en charge de l'enseignement Frédéric Borloz reconnaît que la location des locaux à Crissier est une "solution de dernière minute".
Pour le magistrat PLR, la planification des besoins n'est pas en cause, car des prévisions d'effectifs sont réalisées chaque année. "Le problème, c'est la durée que prennent les procédures, avec les oppositions et beaucoup de complications", relève-t-il dans Forum.
"Il a fallu trouver des solutions en urgence. Finalement, nous avons eu la chance de trouver cette solution avec un bâtiment que nous louons et que nous n'allons pas construire nous-mêmes", déclare-t-il.
Mettre l'accent sur l'apprentissage
Frédéric Borloz évoque aussi la valorisation des apprentissages, qui permettrait d'alléger l'occupation des gymnases. "L'espoir est que la formation professionnelle intéresse des jeunes le plus tôt possible, si possible à la fin de l'école obligatoire", souligne-t-il. Selon le conseiller d'Etat, ces formations offrent notamment de "belles perspectives avec les hautes écoles spécialisées".
Cette mise en avant de l'apprentissage est l'une de ses priorités pour la législature, pour laquelle un plan d'action cantonal a été présenté en novembre dernier.
>> Lire au sujet de la valorisation de l'apprentissage : Vaud lance un vaste plan d'action pour valoriser l'apprentissage
Sujet radio: Martine Clerc
Texte web: hkr/ami