"Il faut d'abord rappeler qu'un homme est mort et réitérer nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches", a tenu à déclarer Pierre-Antoine Hildbrand au micro de la RTS. Mais le conseiller municipal PLR de la Ville de Lausanne en charge de la sécurité a aussi fait part de son "soulagement pour les policiers impliqués, pour leurs proches, leur hiérarchie et leurs collègues, qui étaient inquiets de ce verdict."
Pierre-Antoine Hildbrand explique avoir fait preuve de retenue durant tout le procès pour que la justice puisse faire son travail de la façon la plus "impartiale possible". Objectif: que la population soit convaincue de la justesse du verdict annoncé jeudi à Renens (VD).
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Pas de prise de position
"Nous nous sommes efforcés de donner toutes les chances à ce procès. Nous avons appliqué une retenue extrême dès le début. Nous nous sommes gardés de prendre position, d'intervenir ou de faire des messages de soutien, pour qu'on ait le moins de doute possible sur l'impartialité de ce processus et que la justice puisse prendre ses décisions de façon sereine", détaille-t-il.
L'annonce du verdict a été mouvementée. Une partie du public présent à l'audience a prononcé des insultes et a essayé de plaquer au mur le commandant de la police lausannoise, Olivier Botteron, qui a dû être escorté à l'arrière du bâtiment.
Interrogé à ce sujet, Pierre-Antoine Hildbrand réagit: "Je ne vais pas aller jusqu'à dire que les gens se trompent de colère, on comprend évidemment l'émotion et on regrette certains amalgames. Le temps de la justice est quelque chose de long et ce n'est pas comme ça qu'on la rend, pas sous les cris de la foule."
Le plaquage ventral en question
Certains ont voulu voir dans le procès des six agents lausannois, le procès de la technique du plaquage ventral appliquée dans le cas de l'interpellation de Mike Ben Peter. Cette question sera notamment débattue au législatif de la Ville, lequel devra plancher sur l'interdiction, ou pas, de son utilisation.
"Il y aura forcément des réflexions à cet égard. Je ne peux pas m'engager pour définir quelle est la bonne technique. Par contre, il est évident que si on peut avoir des techniques, où on prend moins de risques pour les policiers et policières, et pour les personnes contrôlées, alors évidemment cela doit évoluer", estime le conseiller municipal.
Propos recueillis par Valérie Hauert/jfe