"Ce soir, si on n’avait pas de moustiquaire, je pense qu'on aurait 30 moustiques dans la chambre", affirme Guillaume Burkhalter, un habitant de Bussigny.
Dans la commune de l'Ouest lausannois, on essaie d’accepter la situation, qui crée cependant un climat de suspicion. "Le plus dangereux avec ces moustiques, c’est peut-être l’ambiance que cela crée entre les voisins. Il y a de la suspicion: untel a peut-être un point d’eau. On commence à s’observer et à se demander d'où ça vient", soulève Guillaume Burkhalter.
Analyse des points d'eau
Pour tenter de freiner cette prolifération de moustiques, la commune a fait appel à des spécialistes pour analyser les points d’eau, les grilles d'évacuation par exemple.
"On a à peu près une centaine de larves", note le biologiste Jérôme Gremaud lors d'un prélèvement. "Cela fait environ 400 larves par litre", ajoute-t-il. "Les densités sont importantes. Dans une grille comme celle-ci, on peut imaginer plusieurs milliers de moustiques qui vont éclore d'ici une semaine et demie", assure le scientifique.
Pour éviter cette éclosion, les points d’eau sont immédiatement traités pour éliminer les larves. "Il va falloir trouver le gîte de base pour régler le problème de manière définitive", avertit toutefois Jérôme Gremaud.
Des volatiles à la rescousse
Malgré les investigations, la source de l’invasion n’a toujours pas été trouvée mais la zone de prolifération se précise. La commune a donc pris des mesures et a installé des nichoirs à martinets et à chauves-souris, les prédateurs naturels des moustiques. Elle encourage ses citoyens à suivre le mouvement.
"Eux aussi peuvent faire cela dans leur jardin. Nous avons des subventions à la commune pour favoriser la biodiversité. Et on peut justement les accompagner dans l’installation de nichoirs", déclare la municipale Catherine Calantzis Robert.
Les autorités de Bussigny gardent bon espoir de trouver la source de cette invasion. Mais d’ici-là, la chasse aux œufs de moustique se poursuit.
Pierre Jenny/ami