Un ambitieux projet de canons à neige à Leysin et aux Mosses suscite de vives oppositions
La dernière saison de ski aux Mosses n'a duré que 30 petites journées. Et les hivers pauvres en neige se succèdent. Pour les autorités, ce projet d’enneigement mécanique est une question de survie pour l'économie locale.
Concrètement, il s’agira de pomper de l’eau dans le lac de l'Hongrin, qui sera ensuite remontée dans un lac d’accumulation.
Fortes oppositions
Le projet fait bondir les militants du climat et les opposants locaux. Ils dénoncent une aberration écologique d'un autre âge.
"C'est tout un dispositif lourd qui vient impacter le territoire et la biodiversité pour prolonger un tourisme dans une station de basse montagne qui n'a plus d'avenir", estime Mathilde Marendaz, députée Ensemble à gauche au Grand Conseil vaudois et membre du mouvement "Grondements des terres" dans La Matinale de la RTS.
Et pour combattre ces canons à neige, les opposants organisent une randonnée sur place pour encourager les riverains à faire opposition. Leur but est de profiter des mises à l'enquête qui se terminent le 6 août prochain afin de bloquer au maximum l'avancée du projet.
Un projet d'avenir
Pour Jean-Marc Udriot, président de Télé Leysin-Col des Mosses-La Lécherette et syndic de Leysin, il s'agit pourtant d'un projet d'avenir. "Il est très raisonnable, parce que vous prenez à peu près le 0,3% de l'eau d'un lac qui existe et vous enneigez des domaines skiables. Et je rappelle quand même que cet enneigement est fait sans produits additionnels, ce n'est que de l'eau", affirme-t-il.
"Et puis cette eau, de toute façon, à la fin de l'hiver retourne dans les pâturages et retourne à la nature", poursuit-il.
Et si le syndic comprend qu'avoir des conduites dans les pâturages peut déranger, il estime toutefois qu'elles pourront peut-être un jour avoir une autre utilité. "Peut-être que dans 30 ans ou 50 ans, il y aura plus du tout d'eau dans ces coins et peut-être que cette eau, si vous la traitez, vous pourrez la rendre potable", envisage-t-il.
Au niveau politique, le feu vert a déjà été donné il y a longtemps, avec le vote par le Grand Conseil d'un crédit de 11 millions francs sur les 20 que coûtera le projet au total.
Martine Clerc/edel