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Les Verts s'opposent au projet de canons à neige à Leysin et aux Mosses

Un canon a neige artificielle dans la station de ski de Nendaz - Siviez. [Keystone - Olivier Maire]
Leysin et les Mosses, oppositions au projet d’installation de canons à neige / La Matinale / 1 min. / le 27 juillet 2023
Un projet d'enneigement artificiel dans les stations de Leysin et des Mosses met le feu aux poudres. Des oppositions ont été déposées, dont celle, récente, des Jeunes Verts vaudois et des Verts du Chablais et des Alpes vaudoises.

Les jeunes Verts et Verts du Chablais et des Alpes vaudoises s'opposent fermement au projet qui prévoit l'installation de 177 canons à neige à Leysin et aux Mosses pour un coût de 20 millions.

>> Lire à ce sujet : Un ambitieux projet de canons à neige à Leysin et aux Mosses suscite de vives oppositions

"Ce projet du passé n'a plus de sens au vu de la crise écologique et énergétique actuelle. Il faudrait plutôt accélérer une transition la plus viable possible de ces stations touristiques", affirment-ils. Et pour Sandrine Chalet, présidente des Verts du Chablais et des Alpes vaudoises, "177 canons à neige, c'est 250'000 m3 d'eau pompée alors que les glaciers fondent et que les problèmes d'approvisionnement en eau nous guettent".

C'est aussi, soulignent les opposants, entre un et deux millions de kilowattheures utilisés pour faire fonctionner les canons, sans compter l'énergie nécessaire au pompage. Les opposants déplorent également les coûts financiers importants mis à la charge du contribuable.

Projet "contradictoire"

"Alors que les concitoyens sont incités à réduire leur consommation et leur dépendance énergétique, il est contradictoire d'encourager aujourd'hui - à hauteur de 11 millions, un crédit voté par le Grand Conseil il y a plusieurs années - la naissance d'un tel projet destructeur et énergivore", s'indigne Gaëlle Valterio, coprésidente des Jeunes Verts vaudois.

Ceci est même inadmissible au vu de l'acceptation par le même Grand Conseil d'un crédit-cadre de 50 millions pour la reconversion des stations au tourisme quatre saisons, sans compter la volonté populaire clairement exprimée par l'acceptation de l'initiative "Pour la protection du climat", estime le parti.

Les Jeunes Verts vaudois et les Verts du Chablais et des Alpes vaudoises estiment que ce projet n'a pas sa place dans les Alpes. Leurs oppositions ont été déposées en début de semaine auprès des communes concernées, Leysin et Ormont-Dessous.

Organisée par les opposants, une randonnée-discussion est prévue samedi au départ de Leysin. Des invités parleront entre autres des thèmes de l'eau et de l'impact des canons à neige.

Période de transition

De leur côté, les partisans du projet relèvent que la stratégie de Télé-Leysin - Col des Mosses - Lécherette (TLML) va définitivement vers les quatre saisons, mais qu'une période de transition est nécessaire. "Le projet permettra de sécuriser la pratique du ski pour une trentaine d'années", affirme Armon Cantieni, directeur de TLML, rappelant que 230 emplois sont en péril.

L'hiver est très important pour les stations, TLML y réalise 80% de son chiffre d'affaires. "En chiffres, cela représente quelque 200'000 journées skieur par saison à Leysin, entre 80'000 et 110'000 aux Mosses, station familiale par excellence", détaille le directeur. Et de souligner que "le ski est en croissance, preuve en est le succès du Magic Pass".

>> Ecouter aussi le grand débat de l'émission Forum du 28 juillet consacré aux canons à neige :

Débat entre Armon Cantieni, directeur de la Société de remontées mécaniques Télé-Leysin-Les Mosses-La Lécherette, Martine Gerber, paysanne de montagne bio et conseillère communale à Bex et députée écologiste au Grand conseil vaudois et Grégory Quin, historien à l’Université de Lausanne. [RTS]RTS
Le grand débat - Canons à neige, un mal nécessaire? / Forum / 19 min. / le 28 juillet 2023

ats/juma

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Des compensations écologiques sont prévues

Du point de vue environnemental, tout a été réglé avant la mise à l'enquête. Le projet a été discuté avec le canton et les organisations de protection de la nature. Des mesures de compensation sont prévues, rappelle le responsable.

"Nous estimons avoir besoin de 200'000 m3 d'eau pour l'enneigement des deux secteurs. L'eau pompée ne constitue que 0,3% de la quantité contenue dans le barrage de l'Hongrin et il est prévu de la restituer au lac", argumente-t-il.

"Le turbinage permettra de compenser à hauteur de 75% l'énergie utilisée pour préparer la neige", poursuit Armon Cantieni. Le projet est en outre conçu de telle manière qu'en cas de sécheresse, les pâturages puissent être arrosés, ce que plébiscitent les propriétaires d'alpages.