De nombreuses communes romandes repensent leurs cours d’école. Elles remplacent les préaux tout en béton par des bosquets d’arbres, des rondins de bois ou encore des jeux dessinés à la peinture sur le sol.
Lausanne a récemment transformé les cours de quatre de ses écoles. Le municipal David Payot explique la démarche dans le 12h45: "La volonté est d'avoir des préaux scolaires qui soient vraiment des lieux de vie et d’apprentissage pour les enfants, et des lieux qui soient aussi inclusifs pour tous les enfants. (…) Ça implique d’avoir des espaces aménagés pour différentes activités, certaines plus physiques, certaines plus intimistes."
Dans le préau de l'école primaire de Coteau-Fleuri, un immense espace végétal occupe désormais le centre de la cour. Il propose des activités moins genrées et permet surtout à chaque enfant de trouver son espace.
Dégenrer les activités récréatives
Une étude mandatée par la Ville de Lausanne auprès de l’Université de Lausanne montre qu’actuellement seuls 20% des élèves occupent le 80% des préaux scolaires, en particulier pour la pratique de sports compétitifs comme le football ou le basket.
"On constate que dans les préaux scolaires, les espaces centraux où on est vu par ses amis, ses ennemis et par les adultes sont majoritairement occupés par des garçons", explique Cléolia Sabot, sociologue à l'UNIL.
"Et puis les autres élèves occupent plutôt des espaces habitables, là où il y a des bancs, des petites maisonnettes, des escaliers où on peut se poser et des espaces secrets. On recommande de proposer 10 espaces différents. Ça permet de créer d’autres dynamiques beaucoup moins compétitives, plus sociales et qui favorisent le bien-être des élèves et leur santé. Elles réduisent l’anxiété et les conflits dans les cours d’école", précise la chercheuse.
Baisser la température
Ces préaux végétalisés permettront aussi de baisser la température lors de fortes chaleurs. "On veut pouvoir y mettre beaucoup plus de présence de la nature d’une part pour effectivement rafraîchir la température et en faire des îlots de fraîcheur, et puis d’autre part parce qu’on a envie d’en faire des lieux où les enfants puissent expérimenter la nature, que ce soit avec leur classe ou pendant leur temps libre", précise David Payot.
Le souhait de Lausanne est aussi que ces préaux réaménagés soient fréquentés par les habitants du quartier en dehors des heures de classe. La Municipalité espère pouvoir transformer sa cinquantaine de cours d’école ces quinze prochaines années.
Maude Richon/asch