"Dans ce jeu, tu n'as qu'une seule mission: tenir jusqu'au dernier jour du scénario en maintenant ta situation financière à flot": ainsi commence l'aventure de Malika, la louve de Wall Street, un personnage fictif de ce jeu à destination des 15-25 ans conçu par l'Etat de Vaud, en collaboration avec des professionnels de santé.
Dans "Till Next Bill", développé par l'entreprise bulloise DNA Studios, le joueur ou la joueuse se retrouve confronté à des choix financiers pas évidents comme acheter une voiture d’occasion en payant comptant ou en optant pour un leasing. Ou encore dans le cas de notre "louve": investir 300 francs en bourse ou vendre la moitié de ses habits?
Briser le tabou de l'argent
Les situations ont été imaginées à partir de parcours réels de jeunes adultes en Suisse. L'objectif est de briser le tabou autour des questions d'argent et d'inciter les jeunes à demander de l'aide.
Les participants font face à "toute une série de dilemmes qui vont des impôts à l’assurance maladie, en passant par la taxe poubelle", détaille Nicolas Heredia, chargé de projet pour l’Etat de Vaud, vendredi dans La Matinale.
Des défis auxquels, justement, sont souvent confrontés les jeunes dès leur entrée dans la vie active. "Les participants ne s’attendaient pas à ce que le jeu soit si compliqué", admet encore le responsable du programme de prévention du surendettement.
Incarner pour apprendre
Le jeu vidéo, s'il devient addictif, peut pourtant mener au surendettement. Mais ce jeu de survie vise avant tout à sensibiliser et éduquer par un biais ludique.
"Les joueurs se mettent dans la peau de personnages qui subissent le surendettement", explique Nicolas Heredia. En incarnant quelqu'un et en étant confronté à des situations réalistes, "les mécanismes d'apprentissage sont renforcés", ajoute-t-il.
Le projet Till Next Bill est financé dans le cadre du programme Parlons Cash, créé il y a 15 ans par l'Etat de Vaud. Le canton rappelle sur son site que la problématique du surendettement touche de plus en plus de personnes.
Informer les jeunes reste donc primordial quand on sait que 80% des gens endettés l’ont été pour la première fois avant l’âge de 25 ans. Dans une étude menée en 2021, on note également qu'un jeune sur cinq ne parle à personne lorsqu'il est confronté à des problèmes d'argent, relève encore le canton de Vaud.
Sujet radio: Julie Rausis
Adaptation web: Doreen Enssle