L'arrivée du F-35 à Payerne est un sujet hautement sensible, car ce nouvel avion de combat sera plus bruyant. Depuis des semaines, les autorités communales et cantonales sont vent debout contre le Département de la conseillère fédérale. Communes riveraines et autorités cantonales exigent des compensations, notamment en terme d'emplois sur l'aérodrome militaire de Payerne.
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Durant la table ronde organisée dans la cité broyarde, Viola Ahmerd a prudemment esquissé le début d'un engagement. Elle s'est dite sensible aux doléances de la population, avant d'annoncer une bonne nouvelle pour Payerne: "Nous allons avoir une maintenance décentralisée. Tous les aéroports militaires auront la possibilité d'avoir un service de maintenance pour les avions stationnés sur place. C'est intéressant pour Payerne, car il y aura plus de postes de travail", a-t-elle indiqué.
Autrement dit, la maintenance des avions ne sera plus réservée à l'aérodrome militaire d'Emmen, dans le canton de Lucerne, comme c'est actuellement le cas pour les F/A-18 par exemple.
La conseillère fédérale a aussi évoqué le développement du centre de formation des pilotes. "Payerne sera le centre de formation. On va investir pour avoir quatre simulateurs. Ça va aussi donner des postes de travail, et pas plus de bruit", a-t-elle souligné.
Pas d'engagement concret
On ne sait pas encore précisément combien d'emplois supplémentaires seront créés, a concédé peu après la cheffe de la Défense. Le chiffre est toujours en négociation, notamment avec Ruag.
Entièrement aux mains de la Confédération, l'entreprise espère décrocher le contrat pour la maintenance, la réparation et l'entretien du F-35, même si rien n'a encore été signé avec le constructeur Lockheed Martin. Or, si elle obtient un tel contrat, il n'est pas certain que la société alémanique accepte de délocaliser des postes ou de créer de nouveaux emplois à Payerne.
Un risque que la population se désolidarise de l'armée
Les annonces de Viola Ahmerd n'ont pas vraiment rassuré l'assistance, a constaté sur place la RTS. L'absence d'engagements précis et fermes de sa part n'a pas été très appréciée.
Une délégation des Conseils d'Etat vaudois et fribourgeois rencontrera Viola Ahmerd le 5 septembre prochain à Berne. Tous espèrent en ressortir avec du concret. Faute de quoi, comme l'a confié à la RTS la présidente du Conseil d'Etat vaudois Christelle Luisier, il y a un risque que la population de toute une région se désolidarise de l'armée.
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Sujet radio: Marc Menichini
Adaptation web: Vincent Cherpillod