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Les députés vaudois veulent encourager l'agrivoltaïsme

Des panneaux solaires couvrent des cultures de baies à Walperswil (BE). [Keystone - Anthony Anex]
Les députés veulent favoriser l'agrivoltaïsme / Le Journal horaire / 19 sec. / le 29 août 2023
Des panneaux solaires pourraient bientôt se dresser sur des cultures agricoles vaudoises. Les députés du Grand Conseil ont largement accepté mardi la motion du Vert'libéral Aurélien Demaurex visant à encourager l'agrivoltaïsme.

Le texte a pour but de développer la production d'électricité indigène tout en créant des synergies entre la production agricole et la production énergétique. Dans cette optique, des panneaux solaires pourraient remplacer des filets anti-grêle, permettant ainsi à l'agriculteur de protéger ses cultures mais également d'obtenir un revenu supplémentaire grâce à la vente d'électricité.

Selon Aurélien Demaurex, les aléas climatiques vont aller grandissant dans le futur, à l'instar des récents épisodes de canicule et de grêle. "Certaines cultures auront besoin de protections supplémentaires. Tant qu'à en installer, autant qu'elles produisent de l'énergie."

Reconnaissant le manque d'enthousiasme d'une partie des milieux agricoles, il a tenu à les rassurer. "On ne veut pas sacrifier le rendement pour l'énergie. C'est du win-win: il y aura plus de rendement ou un rendement similaire, mais en plus on produira de l'électricité", a assuré le Vert'libéral. Il a souligné que la motion permettrait d'encourager les agriculteurs intéressés à se lancer, mais ne constituerait pas une obligation.

Impact visuel modéré

L'impact de l'agrivoltaïsme sur le paysage est censé rester limité. Contrairement aux panneaux solaires standards, ces panneaux seraient semi-transparents. D'autre part, ils seraient appelés à remplacer des installations à l'impact visuel déjà important, comme des tunnels maraîchers ou des protections anti-grêle. En outre, il ne s'agirait pas d'installations permanentes.

Toutes les cultures ne sont pas concernées. "Cette motion est particulièrement associée à l'arboriculture", notamment les vergers de pommes, de poires et les cultures de petits fruits, a précisé le PLR Pierre-André Romanens. Ces cultures bénéficient d'un certain degré d'ombre, contrairement à d'autres, comme les céréales, les pommes de terre ou les légumes-feuilles qui pâtissent de l'ombre.

"De grandes surfaces peuvent être tout de suite aménagées", a continué Pierre-André Romanens. Et d'ajouter: "Le bémol est la capacité du réseau à absorber ce courant, il faudra trouver des solutions de stockage."

L'UDC s'est également rangée dans le camp du soutien à la motion. Son député, Philippe Jobin, lui-même arboriculteur, a relevé que dans les cultures de pommes "beaucoup de déclassements sont dus à des coups de soleil sur le fruit" et que dans cette optique l'agrivoltaïsme peut s'avérer "intéressant".

Une question d'équilibre

Du côté des Verts, Alberto Mocchi a estimé que l'installation de tels panneaux "dans des zones bien délimitées" faisait partie de la solution énergétique, avec la pose de panneaux solaires sur les toitures. Il a cependant insisté sur la nécessité de garder à l'esprit la question du paysage.

La conseillère d'Etat Christelle Luisier a dit l'intérêt du gouvernement vaudois pour ce "sujet très transversal". Elle a cependant fait remarquer que le milieu agricole était "le plus réticent" dans ce dossier et qu'il s'agirait de trouver un équilibre.

Les députés se sont montrés moins réservés: lors d'un vote à main levée, ils ont accepté à une quasi-unanimité de renvoyer la motion au Conseil d'Etat.

ats/juma

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