"Le domaine de l'assainissement énergétique est un levier essentiel pour lutter contre les changements climatiques. Les bâtiments sont la première source d'émissions directe de gaz à effet de serre, loin devant la mobilité", a relevé Natacha Litzistorf, municipale en charge du logement, de l'environnement et de l'architecture, mardi devant la presse à Lausanne.
"Jusqu'à ce jour, le rythme d'assainissement était de 1% par année. Nous devons passer à 3% pour atteindre les objectifs ambitieux du Plan climat", a-t-elle ajouté. Il s'agit notamment de réduire la demande de chaleur de 50% à 70% et de remplacer les chaudières à énergie fossile par des solutions à énergie renouvelable.
Compléter la stratégie
La Ville peut déjà compter sur un premier préavis de 74,7 millions qui a posé les bases de la stratégie d’assainissement. Voté par le Conseil communal début 2023, il met l’accent sur vingt objets du patrimoine financier propriété de la Ville.
Aujourd’hui, la Municipalité propose deux crédits cadres afin de compléter cette stratégie: l’un de 13,1 millions pour dix objets du patrimoine financier (logements, surfaces commerciales, etc.) et le second de 32,4 millions pour sept objets du patrimoine administratif.
Pour construire sa stratégie, la Ville a effectué un inventaire de son patrimoine. Il se révèle très hétérogène, a déclaré Nicole Christe, cheffe du Service d'architecture et du logement.
Selon cet état des lieux, Lausanne possède environ 1300 bâtiments, dont 600 chauffés. Parmi eux, 160 appartiennent au patrimoine financier, et l'idée est de commencer par assainir ces derniers, a précisé Nicole Christe. Le reste est constitué de patrimoine administratif (78%).
Des projets emblématiques
Parmi les objets sur lesquels la Ville va travailler prochainement, Nicole Christe a cité des projets emblématiques touchant différents quartiers et publics: la salle René Gonzalez au Théâtre de Vidy, avec au coeur du projet la question de l’accessibilité universelle, la Villa Mon-Repos, le centre de vie enfantine des Bergières, le centre socio-culturel de la Bourdonnette, le restaurant Myo (Montbenon) ou encore à la Riponne l’ex-Mövenpick.
L'assainissement des 600 bâtiments chauffés, dont les 160 objets du patrimoine financier, va demander des moyens colossaux, a concédé Natacha Litzistorf. Mais au-delà des moyens financiers octroyés, c’est une approche de convergence des politiques publiques qui est proposée. Il s'agit d'assainissement, mais aussi d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, aux seniors, tout en protégeant les locataires et en conservant des loyers raisonnables.
ats/ami