Les débats politique restent interdits dans les écoles vaudoises: le recours est jugé "irrecevable"
La décision de la cour a été confirmée vendredi à la RTS par l'avocat de la partie plaignante, Christian Bettex. Il n'y aura donc pas d'effet suspensif, ce qui signifie qu'aucun débat politique ne pourra être tenu jusqu'au 22 octobre, jour des élections fédérales.
Un arrêt complet et motivé sera envoyé ultérieurement aux parties. "Les directions générales et le Département de la formation prennent acte de cette décision. Le département ne fera pas d'autres commentaires avant de recevoir l'arrêt complet", indique le Conseil d'Etat, dans une note aux médias.
Une décision de Frédéric Borloz
Pour rappel, les débats politiques avaient été interdits dans les lieux de formation vaudois pendant les dix semaines précédant une élection. Prise par le conseiller d'Etat en charge de la Formation Frédéric Borloz, cette décision vise à empêcher la "pêche aux voix" en période électorale.
>> Lire : Pour éviter la "pêche aux voix" avant les élections, Vaud interdit les débats dans les écoles
L'interdiction a été immédiatement très critiquée, avant même son officialisation. La gauche a évoqué une "atteinte à la liberté" des écoles, un "déni de démocratie" et une décision "infantilisante" pour les élèves, d'autant plus dommageable au vu de "la défiance" des jeunes envers la politique.
La Cour constitutionnelle vaudoise a été saisie d'une requête demandant l'annulation de cette directive. Les 57 recourants, parmi lesquels figurent 52 députés au Grand Conseil issus de la gauche (PS, Vert-e-s, Ensemble à Gauche - POP) ou des Vert'libéraux, souhaitaient obtenir un effet suspensif à l'interdiction des débats politiques en vue des élections fédérales d'octobre prochain, mais sans succès.
Le PS "n'a pas envie de lâcher l'affaire"
Interrogé par l'émission de la RTS Forum, le président du Parti socialiste vaudois et député Romain Pilloud se dit "déçu" par la décision de la cour. "Le Canton de Vaud est une exception qui ne fait pas honneur aux enjeux de citoyenneté", estime-t-il.
Il dit prendre acte de l'effet non suspensif, évoquant un probable recours au Tribunal fédéral, en fonction des considérations de la Cour constitutionnelle. "Nous n'avons pas envie de lâcher l'affaire", déclare Romain Pilloud.
Les critiques de Gerhard Pfister
Au Grand Conseil, une motion de la gauche radicale a été récemment déposée, demandant de réviser la loi sur l'enseignement obligatoire afin de mieux différencier la propagande politique des débats contradictoires.
La mesure a donné lieu à une controverse au-delà des frontières du canton. Dans une prise de position peu commune en politique suisse, le président du Centre Gerhard Pfister avait ainsi dénoncé une décision "ridicule".
kkub/vajo avec ats