Vaud veut davantage former les jeunes au numérique

Ces observations ressortent d'une étude, présentée lundi à la Haute école d'ingénierie et de gestion à Yverdon. Une étude dont le premier constat est "franchement une bonne nouvelle", à savoir que l'offre de formation en numérique correspond aux métiers nécessaires dans le canton, a relevé la ministre de l'économie Isabelle Moret.

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l'étude ont notamment cherché à corréler les formations proposées sur le territoire vaudois avec les offres d'emploi (publiées entre 2021 et 2023).

Toutefois, si ces formations correspondent aux besoins du marché, il n'y a pas suffisamment de jeunes qui s'y intéressent. Le secteur souffre ainsi "d'une pénurie quantitative", a ajouté la conseillère d'Etat.

L'étude ne chiffre pas cette pénurie, mais s'appuie sur les réponses des entreprises sondées. Toutes les sociétés interrogées de plus de 50 employés disent ainsi ressentir cette pénurie, de manière plus ou moins forte.

Pour y remédier, "il faut former davantage", a affirmé Frédéric Borloz, le ministre des écoles. Il a rappelé le chantier de l'éducation numérique, en cours de déploiement, et annoncé quelques objectifs. A commencer par l'augmentation prévue, d'ici 2027, de 200 places d'apprentissage en informatique à l'école.

Susciter des vocations

Frédéric Borloz souhaite aussi engendrer "un éveil" pour ces métiers, et plus globalement pour les matières dites MINT (maths, informatique, sciences naturelles et techniques). Comme déjà annoncé, un salon MINT, une première au niveau romand, se déroulera le printemps prochain à l'EPFL. Il s'adressera aux élèves de 5 à 8P.

Avec ce salon mais aussi plusieurs autres mesures, l'objectif consiste plus particulièrement à cibler les filles. "Globalement plus à l'aise que les garçons en début de scolarité, elles délaissent ensuite ces matières MINT. Il faut que l'on parvienne à les garder intéressées", a souligné Frédéric Borloz.

Formation continue

Sur les quelque 1000 personnes formées chaque année dans le numérique dans le canton, seules 19% sont des femmes.

Pour augmenter cette proportion, Vaud mise par exemple sur des "ambassadrices", une dizaine actuellement, à savoir des femmes qui font le tour des écoles pour partager leur expérience dans les métiers MINT.

"Il faut que les filles puissent se projeter dans d'autres carrières, s'imaginer d'autres types de vie", a expliqué Isabelle Moret.

Parmi les autres mesures pour réduire la pénurie, la conseillère d'Etat a appelé à un renforcement du partenariat entre les secteurs public et privé, notamment en matière de formation continue. Il s'agira aussi de développer les filières de reconversion.

ats/ebz