Un débat en vue du 2e tour de l'élection aux Etats aura lieu pour les jeunes Vaudois

Pour éviter la "pêche aux voix" avant les élections fédérales de cet automne, le Canton de Vaud avait décidé cet été d'interdire les débats dans les écoles au cours des dix semaines précédant le scrutin.

Dès lors, comment se fait-il que ce débat pour les jeunes en vue du second tour des élections au Conseil des Etats ait lieu le 6 novembre prochain? Pour les autorités, la distinction est claire: ce débat-là, qui s’adresse aux 14-25 ans, ne sera organisé ni à l’école, ni sur le temps scolaire obligatoire, mais en début de soirée dans la salle du Grand Conseil à Lausanne.

Sous l'égide de la Commission cantonale des jeunes

La rencontre est placée sous l'égide de la Commission cantonale des jeunes, dont la mission est justement d’intéresser la jeunesse à la politique. Quant aux invités, il s’agit des deux candidats au second tour pour le Conseil des Etats, à savoir le PLR Pascal Broulis et le Vert Raphaël Mahaim.

Pour ce dernier, cet unique débat pour les jeunes est certes une bonne nouvelle, mais il ne remplacera pas ceux qui ont été interdits, sur ordre du ministre de la Formation Frédéric Borloz. Une décision qui, pour rappel, avait suscité la polémique au-delà des frontières cantonales.

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Même son de cloche du côté de Romain Pilloud, président du Parti socialiste vaudois. "Cela ne remplacera jamais les débats dans les écoles qui sont des moments importants, qui font partie de la formation à la citoyenneté, qui ont lieu sur le temps scolaire, qui se préparent à l'avance par le corps enseignant et les étudiants, et qui permettent de capter l'attention de centaines d'étudiants ou apprentis."

De son côté, Frédéric Borloz a refusé de répondre aux questions de la RTS. Son département se borne à "saluer et soutenir l’organisation de ce débat du 6 novembre". Il rappelle également que le ministre avait lui-même cet été évoqué la piste de la Commission des jeunes comme alternative aux débats à l’école. Le Canton en fera même la promotion auprès des élèves.

La gauche ne veut pas en rester là

Au-delà de cette polémique, un recours en justice a été déposé par la gauche pour que les débats puissent à nouveau avoir lieu à l’école, même en période électorale. Un recours qui a été jugé irrecevable. Mais les recourants promettent de ne pas en rester là.

"On va poursuivre le combat autant que faire se peut. On va tout faire pour que Monsieur Borloz et le Canton comprennent, que ce soit par voie judiciaire ou voie démocratique au Grand Conseil, qu'on fait fausse route", conclut Romain Pilloud.

>> L'interview complète de Romain Pilloud dans La Matinale :

Keystone - Valentin Flauraud

Martine Clerc/fgn