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Les tunnels, une tradition suisse dont la construction et l'entretien coûtent cher

Des voyageurs sur le quai à la gare de Lausanne. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Parlons Cash - Les nouveaux projets de tunnels ferroviaires / Parlons Cash / 3 min. / le 27 octobre 2023
Un tunnel de neuf kilomètres entre les communes vaudoises de Morges et Perroy devrait être construit sur la ligne ferroviaire Genève-Lausanne. Malgré son coût élevé de construction et d'entretien, cette infrastructure s'inscrit dans une longue tradition suisse. Le pays en compte déjà quelque 1300.

Deux nouveaux projets de tunnels ferroviaires sont actuellement sur la table. Le financement du premier, entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, est assuré. Celui du second, entre Morges et Perroy, a été soumis au Parlement par le Conseil fédéral. Et il a toutes les chances d'aboutir.

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Les oppositions pour ce type de projets à destination des trains de marchandises ou de passagers, elles, sont moindres en comparaison avec celles liées aux tunnels routiers.

Ce tunnel devrait faire neuf kilomètres de longueur, s'il n'est pas étendu un jour de Lausanne à Genève. Le projet est politique et a bénéficié sans doute d'un coup d'accélérateur après l'affaire du "trou de Tolochenaz". Cet incident a empêché la circulation des trains sur une partie de l'Arc lémanique pendant plusieurs jours.

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220'000 francs le mètre

Le prix du tunnel s'élèvera à près de deux milliards de francs, soit 220'000 francs le mètre, un budget huit à dix fois plus élevé que la somme nécessaire à un tracé en surface.

Ces coûts n'empêchent cependant pas la Suisse de bénéficier de nombreux tunnels, soit quelque 1300, l'une des plus grandes densités au monde. Cela représente 10% du réseau ferré classique et 350 kilomètres à travers les sols ou la roche.

Une gestion coûteuse

La gestion d'un tunnel pèse lourd également. Il faut compter plus d'un million de francs par année dans un grand tunnel comme le Gothard, juste pour l'approvisionnement électrique. Des frais de surveillance s'y ajoutent.

Les rails nécessitent un contrôle tous les dix jours environ. La vérification de l'ouvrage en lui-même, notamment sa voûte et son béton, est menée chaque mois. Il faut aussi prévoir d'importants travaux de réfection tous les six ans. Mais ces nombreux soins ne mettent pas à l'abri d'un défaut sur un wagon qui peut entraîner un accident, comme récemment au Gothard.

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Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: mera

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