"Il s'agit d'un projet important", a déclaré devant le plénum la conseillère d'Etat Rebecca Ruiz. C'est "l'une des réponses que le Conseil d'Etat a souhaité donner au vieillissement de la population", a-t-elle ajouté en rappelant que le nombre des plus de 65 ans devrait doubler d'ici 2040 et celui des plus de 80 ans augmenter de près de 70% par rapport à aujourd'hui.
Ce vieillissement démographique constitue un "défi majeur" pour lequel il est "urgent d'agir", ont fait valoir des députés tous bords politiques. Ils ont réservé un très bon accueil au projet du gouvernement qui veut développer les LADA (logements adaptés avec accompagnement) et accorder des aides financières pour adapter les appartements de tout un chacun, lorsque le handicap survient.
"Vaud a été pionnier dans la politique de maintien à domicile. Le vieillissement des babys boomers exige aujourd'hui de nouvelles solutions", a fait valoir Marc Vuilleumier (Ensemble à Gauche - POP). Il a rappelé que le "premier souhait" des personnes âgées était souvent de vivre le plus longtemps possible à leur domicile.
Les LADA représentent une alternative à l'EMS. Ils disposent d'une architecture adaptée et d'un accompagnement social, ce qui prévient le déclin fonctionnel. Comme ils retardent d'un à deux ans l'entrée en institution, ils représentent une économie financière pour l'Etat.
Un dispositif étendu
Contre l'avis du Conseil d'Etat, qui souhaitait les limiter aux personnes modestes, les députés ont étendu les aides financières (qui peuvent aller jusqu'à 3000 francs) destinées à adapter les logements. Ceux qui en ont physiquement besoin pourront en bénéficier, indépendamment de leur situation financière.
"Souvent les propriétaires sont réticents à faire ces travaux. Si on veut garder les seniors chez eux, le fait que l'ensemble de la population puisse en bénéficier est une bonne idée", a plaidé Florence Bettschart-Narbel (PLR). "Ce qui importe, c'est la situation de handicap, pas la situation financière", a renchéri Gérard Mojon (PLR).
Selon des projections du Conseil d'Etat, le nombre de personnes concernées pourrait être multiplié par cinq, passant de 4'000 à près de 20'000 personnes. Les coûts pourraient grimper de 1,2 à 6 millions. Les économies estimées - calculées selon un report de dix mois de l'entrée en institution- seraient de l'ordre de 14 millions.
Au final, la révision de la loi d'aide aux personnes recourant à l'action médico-sociale a fait l'objet d'un clair consensus. Elle a été largement approuvée, avec quelques abstentions.
ats/miro