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Des enseignants de l'Eracom dénoncent un climat de travail toxique

Le bâtiment de l'Ecole romande d’art et communication (Eracom), à Lausanne. [Wikipédia - Laeticia Jakob - CC BY-SA 4.0]
À Lausanne, des enseignants de l’Eracom dénoncent un climat de travail toxique / Le 12h30 / 2 min. / le 19 décembre 2023
L’Ecole romande d’art et communication (Eracom) est secouée par les accusations de plusieurs enseignants. Climat de peur, environnement de travail toxique, management défaillant: les reproches sont graves. Les enseignants demandent une intervention du Département vaudois de la formation.

Lors d'une conférence de presse mardi, cinq enseignants, représentés par le Syndicat vaudois des maîtres de l'enseignement professionnel (SVMEP-SUD), ont dénoncé des atteintes à la personnalité des enseignants, des dénigrements systématiques et des remarques disqualifiantes de la part de la direction, instaurant un "climat toxique".

La gestion de l'école, qui accueille quelque 800 élèves, est également remise en question. Le syndicat évoque une précarité des contrats, des postes qui ne sont pas pourvus pendant des mois et des CDD qui s'éternisent. L'accès à du matériel technique essentiel pour enseigner est également compliqué, soulignent-ils.

Situation connue

Ces accusations visent la direction de l'Eracom. Les collaborateurs évoquent un management arbitraire, opaque et autoritaire, ayant amené à plusieurs démissions et burn-out. Le syndicat demande désormais que le Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF) du canton de Vaud intervienne sans délai pour protéger le personnel.

Deux courriers ont été envoyés aux autorités cet automne, sans réponse à ce stade. Mais la crise est connue. Cela fait dix ans que l'Eracom est dans la tourmente avec plusieurs changements de directeurs à la clé.

>> Relire : Retrait du directeur et du vice-directeur de l'Eracom à Lausanne

En mars 2022, un audit de l'Inspection cantonale du travail avait rendu un rapport identifiant dix facteurs de risques psychosociaux et préconisant sept mesures à mettre en place. Cela n'a pas été fait ou alors sans amélioration visible, dénonce le syndicat. Il estime même que la situation se serait aggravée.

Mesures déjà en place

Le DEF indique de son côté qu'une réponse au syndicat est en préparation. Il rappelle aussi qu'un plan d'action pour améliorer la situation a été établi et que la direction est en train de le mettre en place.

L'Etat affirme comprendre les enseignants qui "souhaitent un meilleur climat de travail" et soutenir la direction "dans sa volonté d’améliorer la situation" tout en "garantissant aux élèves une formation de qualité".

Le Département indique par ailleurs que la plupart des mesures préconisées sont déjà appliquées, ajoutant que "certaines de ces mesures ne pourront produire leurs effet qu'à long ou moyen terme".

Les collaborateurs qui ont témoigné devant les médias sous couvert d'anonymat estiment quant à eux avoir fait preuve de suffisamment de patience. Si les autorités n'interviennent pas, ils se réservent le droit d'activer la voie légale, préviennent-ils.

Sujet radio: Martine Clerc

Adaptation web: edel

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