Victime d'inondations à répétition, une famille vaudoise appelle à l'aide
Une famille moudonnoise vit un véritable calvaire. En 17 ans, leur villa a déjà été inondée 14 fois. Ce cauchemar illustre la problématique du financement des mesures qui peuvent être prises pour limiter les dégâts. Des événements appelés à se multiplier en raison du changement climatique.
Le dernier événement date du 14 décembre dernier. Alors que la pluie tombe abondamment depuis plusieurs jours, le terrain qui surplombe la propriété de la famille Najar s'est transformé en torrent de boue.
"J'avais de la boue jusqu'aux genoux, c'était catastrophique (…) la désolation complète", témoigne mardi dans le 19h30 Alain Najar. Sur son smartphone, il nous montre une vidéo d'un flux d'eau constant mélangé à de la caillasse dévalant de la forêt. Cette nuit-là, à 03h45 du matin, la gadoue envahit son terrain et le garage, elle menaçait carrément d'entrer à l'intérieur de sa maison.
Depuis 2006, date de la construction du logis, il est en conflit avec la commune au sujet des mesures que cette dernière pourrait prendre. En raison d'une procédure juridique en cours, la Municipalité n'a pas souhaité s'exprimer dans le reportage de la RTS.
La responsabilité des mesures de prévention incombe à la commune
Normalement, le lendemain d'un tel incident, le Canton effectue une visite des lieux. Les données sont cartographiées et soigneusement analysées. "Cela permet de comprendre l'origine de l'événement et donc aussi de déterminer les mesures à prendre pour protéger le secteur", explique Denis Rychner, porte-parole de la Direction générale de l'environnement.
Mais la mise en place des mesures de prévention ne relève pas de la compétence du Canton. "Elles sont proposées aux communes et ce sont elles qui décident au final de ce qu'elles souhaitent mettre en œuvre sur leur territoire", souligne Denis Rychner.
Les subventions possibles
Les coûts de ces mesures de prévention peuvent être subventionnés à hauteur de 70% par la Confédération et le Canton.
Depuis trois ans, l'établissement vaudois d'assurance (ECA) a aussi créé un fonds destiné à prévenir les dégâts naturels. Il a déjà alloué 2,4 millions de francs à des propriétaires.
Selon Marie Humair-Charrière, responsable de la promotion et du développement de la prévention (ECA), son établissement se doit de prévenir des dommages "qui s'avèrent de plus en plus importants et qui dépassent régulièrement les dommages causés par l'incendie".
Pour l'heure, Alain Najar n'a bénéficié d'aucune de ces aides. Il affirme avoir déjà déboursé près de 650'000 francs de sa poche en déblaiement, nettoyage et en mesures de protection. Pour tenter de protéger sa maison, il s'est donc débrouillé seul, mais "avec la force de l'eau et de la boue, rien ne tient, on a beau refaire, tout est arraché", déclare-t-il, la gorge nouée.
Carole Pantet/miro
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