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Dans les Alpes vaudoises, de nombreux hôtels peinent à trouver des repreneurs

Des hôtels des Alpes vaudoises peinent à se vendre. Les municipalités refusent de les voir transformés en appartements
Des hôtels des Alpes vaudoises peinent à se vendre. Les municipalités refusent de les voir transformés en appartements / 19h30 / 2 min. / le 3 janvier 2024
Dans les Alpes vaudoises, les hôtels peinent à se vendre. Une dizaine se cherchent actuellement des repreneurs, certains depuis plusieurs années. Les transformer en logements pourrait être une solution. Mais parfois les municipalités s'y opposent, comme à L'Etivaz et aux Diablerets.

L'hôtel du Chamois, situé à L'Etivaz, entre les Mosses et Château d’Oex, est en vente depuis trois ans. Faute de repreneur, le prix des murs et du fonds de commerce vient d'ailleurs d’être à nouveau baissé à 1,3 million de francs, contre près de 2 millions initialement.

Une situation plus que frustrante pour Leila Mollien, directrice de cet établissement familial de 30 lits. "Chaque fois qu’il y a une visite, on se dit que c'est la bonne, que ce sera lui. Et pouf, c’est comme un soufflé au fromage, ça retombe", a-t-elle déploré mercredi dans le 19h30 de la RTS.

L’hôtel est aux mains de la famille depuis quatre générations. Mais la petite dernière ne veut pas reprendre l’affaire. Le couple garde bon espoir malgré tout. "C’est dur, on est patient, ça va arriver. Parce qu’on se dit que tout se vend. Il faut plus ou moins longtemps", souffle Jean-François Mollien.

Pas d'autorisation de transformation en appartements

Avec la pénurie de personnel et la hausse des coûts de l’énergie, l’hôtellerie peine à attirer les investisseurs. Et dans de nombreux cas, les hôtels comme celui de la famille Mollien n’ont pas l’autorisation pour être transformés en appartements.

Aux Diablerets, où quatre hôtels sont actuellement en vente, le syndic explique en avoir fait une règle pour l’aménagement de son territoire il y a une vingtaine d'années. "C’est très préjudiciable pour une station de fermer ses hôtels pour en faire des appartements", a défendu Christian Reber, syndic d’Ormont-Dessus, au micro du 19h30.

Les remontées mécaniques à la rescousse

Le dernier investisseur à avoir mis la main au porte-monnaie pour sauver un hôtel aux Diablerets n'est autre que la société Glacier 3000, qui exploite l'un des domaines skiables de la station. Elle a racheté un hôtel quatre étoiles supérieur situé au coeur de la station en 2022.

"Pour nous, c'est important que la destination vive aussi. Si cet hôtel avait été racheté et avait été fermé, ça n'aurait pas été bien du tout pour Les Diablerets", souligne Bernhard Tschannen, directeur de Glacier 3000. S'il refuse de divulguer le prix d’achat, il accepte en revanche de révéler la somme consentie pour rénover le bien. "Dans les trois années, on va investir 22 millions de francs dans la rénovation de l’hôtel."

Tous les hôtels ou gîtes n’ont pas les mêmes besoins en rénovation. Il y en a actuellement une dizaine sur le marché dans un rayon de 30 kilomètres entre L'Etivaz et Les Diablerets. Tous attendent l’investisseur providentiel à même de leur assurer l’avenir escompté.

Claude-Olivier Volluz/fgn

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