Des lieux où les jeunes parents pourraient vivre avec leur bébé et bénéficier d'un accompagnement psychosocial intensif, le temps de traverser une période de grande vulnérabilité, voilà une réflexion menée depuis plusieurs années au sein d'une équipe du CHUV, le CAN Team, dédiée à la protection de l'enfant.
Pour cette équipe, qui évalue chaque année des centaines de situations à risque en milieu hospitalier, le canton de Vaud manque de structures d'hébergement d'aide à la parentalité, en particulier pour les parents présentant des problèmes psychiques et de consommation. Celles-ci permettraient pourtant de réduire le nombre de retraits de garde, estime Mireille Ansermet, intervenante psychosociale au CHUV.
"On sait très bien que l'intervention précoce durant les 1000 premiers jours est quelque chose d'indispensable. Que favoriser le lien parent-enfant est un gain pour la suite, qui permet de ne pas avoir à réparer les dégâts. Donc je suis persuadée que de miser sur cette période de vulnérabilité , autant du côté du parent que de celui de l'enfant, serait quelque chose de très positif", explique-t-elle mardi dans La Matinale.
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Plus de place pour les pères
Ces structures pourraient également permettre d'inclure davantage les pères, comme c'est le cas des centres parentaux en France ou de certains lieux à Genève.
A la Maison Dora par exemple, qui a ouvert il y a moins d'un an, les bébés peuvent être admis avec le couple parental et même, dans certains cas, l'ensemble de leur fratrie. De quoi permettre aux adultes fragiles psychiquement de reprendre peu à peu leur rôle de parents.
Charlotte Frossard