![L'EPFL envisage d'introduire une limitation d'admission à 3000 élèves en première année de bachelor. [Keystone]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/xaoj5u-28059027.image?w=1280&h=720 "L'EPFL envisage d'introduire une limitation d'admission à 3000 élèves en première année de bachelor. [Keystone]")
L'EPFL pourrait introduire des restrictions d'admission dès 2025
Victime de son succès, l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) envisage d'introduire une limitation d'admission dès 2025 pour les étudiantes et étudiants titulaires d'un diplôme étranger. Une consultation a été lancée jusqu'au 18 mars.
Le nombre d'étudiantes et étudiants a explosé ces dernières années à l'EPFL. Leur nombre est passé d'un peu plus de 5000 à près de 11'000 depuis 2010. Ainsi, pour garantir un enseignement de qualité, l'EPFL envisage d'introduire une limitation des admissions.
Celle-ci serait fixée à 3000 personnes en première année de bachelor dès 2025. Elle toucherait les titulaires d'un diplôme étranger, a expliqué l'école lundi dans un communiqué.
Pas de changement pour les maturités suisses
Cette attractivité a des conséquences bien concrètes. Le nombre d'étudiants par professeur est en hausse, les auditoires sont saturés et la charge de travail pour les services accompagnants a considérablement augmenté. Si bien que la situation devient problématique pour continuer d'assurer la qualité des études, justifie l'EPFL.
Invité dans l'émission Forum, le vice-président associé pour l’éducation à l'EPFL, Pierre Dillenbourg, affirme que l'institution souffre d'un problème au niveau de ses infrastructures. "Dans nos auditoires, on doit faire de l'overbooking", explique-t-il.
Mais selon lui, le véritable problème réside dans l'encadrement des projets, rendu impossible par le trop grand nombre d'étudiants. Or, "dans l'ADN de l'EPFL, il y a un lien fort entre l'éducation et la recherche". "Donc tous nos étudiants font des projets", explique Pierre Dillenbourg. "On ne devient pas ingénieur en écoutant des cours ex cathedra", ajoute-t-il.
>> Ecouter l'interview de Pierre Dillenbourg dans Forum :
L'institution veut donc réviser son processus d'admission comme le lui permet la loi fédérale sur les EPF en cas de problèmes de capacité.
Concrètement, tous les diplômés d'une maturité suisse seraient admis sans restriction, comme l'exige la loi, de même que les personnes répétant leur première année.
Durée de quatre ans
Les places restantes seraient ensuite attribuées aux candidatures dotées d'un diplôme étranger, classées par ordre décroissant de leurs notes de fin d'études secondaires.
Mais Pierre Dillenbourg l'assure: "l'EPFL est et restera une école très internationale". "La science est universelle, la science n'a pas de frontières", poursuit-il, "mais nous sommes confrontés à une question pragmatique".
La réduction des personnes finalement admises serait de l'ordre de 20%. La mesure est prévue dès 2025 pour quatre ans, mais elle pourrait être renouvelée si nécessaire.
Une consultation interne est en cours jusqu'au 18 mars. En fonction des résultats, l'EPFL pourrait demander l'autorisation au Conseil des EPF, qui devrait se prononcer au cours du deuxième semestre 2024.
jop avec ats
Publié Modifié
De nombreux étudiants français
Depuis 2010, le nombre d’étudiants à l’EPFL au bénéfice d’une maturité suisse a augmenté de 28% alors que ceux qui sont au bénéfice d’un diplôme d’un pays étranger ont augmenté de 233%. Parmi ceux-ci, plus de 90% des effectifs viennent de France.
De nouvelles infrastructures
La location d’un auditoire de 200 places dans le futur bâtiment de la RTS (dès 2025) puis la construction de 1500 places supplémentaires dans des auditoires du nouveau bâtiment de l’Esplanade (dès 2029) devraient apporter une amélioration. C'est pour cette, raison notamment que la mesure serait limitée à 4 ans et renouvelable au besoin.