Les urgences vaudoises font face à un flux élevé de patients en raison de plusieurs virus saisonniers. "On a maintenant une épidémie hivernale de Covid qui s'ajoute à celle de la grippe. Cette année, elles ont été quasiment simultanées", explique Pierre-Nicolas Carron, chef du service des urgences du CHUV, dans l'émission Forum.
Système sous tension
Cette surcharge, que subissent également les urgences des autres cantons romands, met tout le système hospitalier sous tension. En conséquence, certaines hospitalisations ou certains traitements ne peuvent pas se faire immédiatement.
"On a des patients qui vont séjourner aux urgences, qui vont y passer la nuit, voire 24 ou 36 heures, parfois dans des espaces communs de plusieurs personnes, parfois dans des couloirs", raconte Pierre-Nicolas Carron.
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"Et pour l'hôpital, cette situation nécessite une adaptation en permanence. Ça peut amener à reporter des opérations pour s'assurer d'avoir un lit d'hospitalisation adapté, en particulier de soins intensifs", poursuit-il.
Cette situation, qui dure depuis plusieurs semaines déjà, a poussé le canton de Vaud à passer au niveau 4 - le niveau maximal - du dispositif cantonal de désengorgement des hôpitaux. "Le niveau 4 illustre le fait qu'on arrive un peu aux limites de nos solutions", explique Pierre-Nicolas Carron.
Meilleure orientation des patients
Il tient toutefois à rassurer la population vaudoise: "les services d'urgences fonctionnent et restent disponibles". Mais pour le médecin, il faut une meilleure coordination entre les hôpitaux ainsi que des solutions pour faciliter l'orientation des patients, qui affluent vers les urgences. "Les services d'urgence, par leur rôle de porte d'entrée des hôpitaux, subissent cette surcharge, avec une difficulté à accueillir tous les patients et à pouvoir les hospitaliser", précise-t-il.
Afin d'y remédier, le canton de Vaud recommande donc, dans un premier temps, de se rendre chez son médecin traitant. Si celui-ci n'est pas disponible, la centrale téléphonique des médecins de garde peut être atteinte au 0848 133 133.
"C'est souvent un moyen de rassurer les patients et de pouvoir les orienter au mieux dans le système de santé", indique Pierre-Nicolas Carron. Enfin, il est également possible d'aller demander conseil en pharmacie en cas de doute sur la nécessité de se rendre aux urgences.
Propos recueillis par Valentin Emery
Adaptation web: Emilie Délétroz
Tensions dans toute la Suisse romande
En dehors du canton de Vaud, tous les hôpitaux contactés connaissent une forte, voire une très forte affluence de patients aux urgences. Même si certains observent tout de même une amélioration par rapport à la période des fêtes, comme les HUG à Genève et le Réseau Hospitalier Neuchâtelois.
L'hôpital fribourgeois dit observer ce phénomène depuis plusieurs années, avec une proportion plus importantes de patients âgés ou présentant des pathologies complexes. Idem à Bienne, où le centre hospitalier souligne le manque de places chez les médecins généralistes.
Les établissement romands ont pris des mesures. Aux HUG, par exemple, davantage de lits ont été ouverts le mois dernier dans les unités de soins pour délester les urgences. Les hôpitaux disposent de protocoles comme le triage, les voies rapides et la réorientation de certains patients vers les cabinets médicaux. Mais selon l'Hôpital du Jura, l'augmentation régulière du nombre de consultations annule les effets de ces efforts.
Les contacts utiles par canton
En cas de problème médical non urgent, chaque canton propose ses propres solutions. Afin d'éclairer la situation, l'émission On en parle s'est penchée sur la question et propose une liste de contacts utiles.