La campagne a démarré à la gare de Lausanne, "l'un des symboles romands du fiasco et du danger qui guette les infrastructures publiques et ferroviaires de la population", écrit le mouvement citoyen mercredi dans un communiqué. Son premier objectif: barrer le chemin aux extensions des autoroutes. Ag!ssons rejoint ainsi une large coalition d'une trentaine d'organisations qui s'opposent au projet.
Concrètement, le mouvement actif à l'échelle vaudoise entend profiter de l'enjeu national du référendum contre ces extension autoroutières, qui sera probablement soumis au vote fin 2024, pour lancer une nouvelle campagne qui fait le pont avec l'enjeu des prix et de la qualité des transports publics.
"On ne se contente pas de dire non", explique une militante à la RTS. "On veut des transports publics abordables et accessibles, et ne pas gaspiller notre argent dans des infrastructures inutiles et fossiles."
Votation "très serrée" en perspective
Pour Ag!ssons, il y a "un conflit direct" entre le développement des transports publics et les nouvelles autoroutes. "Si nous voulons pouvoir nous déplacer librement en évitant de polluer massivement, l'issue la plus sensée est celle d'un investissement massif dans le rail", résume Steven Tamburini, co-initiateur du mouvement et responsable de la campagne "Nos Transports Publics", cité dans le communiqué.
Selon lui, la votation "sera très serrée! C'est pourquoi nous rejoignons la dynamique entamée par les opposants et opposantes au projet."
Régions rurales particulièrement concernées
Le groupe craint également que les transports publics subissent les conséquences des coupes budgétaires de la Confédération. À titre d'exemple, il rappelle les déclarations "choquantes" du patron des CFF Vincent Ducrot, qui a récemment remis en cause l'arrêt des trains dans les plus petites gares. "C'est justement nous qui en avons le plus besoin, tout comme les bus, et qui subissons les augmentations des carburants", rappelle une militante originaire du Jura.
En parallèle, Ag!ssons déplore que les autorités ne fassent pas de la mobilité collective "une grande cause nationale", rappelant notamment l'invalidation, en 2023, de plusieurs initiatives cantonales sur la gratuité des transports publics, malgré un large soutien affiché par la population.
"Une telle mesure pragmatique et urgente nous aurait largement profité. Désormais, on en paie le prix fort, surtout en ces temps d’inflation et d’augmentation du coût de la vie", témoigne un autre militant valaisan dans le communiqué.
Initiatives en préparation
Le groupe prend acte que la gratuité totale a été invalidée par le Tribunal fédéral, et appelle donc à lancer des textes qui demanderont la "presque gratuité des transports publics avec, par exemple, un abonnement à 100 francs".
Des initiatives sont déjà en cours de préparation, notamment dans le canton de Vaud. Elles exigeront également des investissements massifs pour garantir les projets clés et améliorer la desserte.
Lancée mercredi, la plateforme "Nos transports publics" attend désormais signatures et propositions de la population sur ces thèmes.
jop avec ats