La population était invitée à s’exprimer dans les urnes à la suite d’un référendum lancé mi-janvier par un comité citoyen. "On nous vend pour un coût astronomique un concept qui ne répond à aucune attente", fustigeait alors l'ancien conseiller communal Yvan Prêtre, porte-parole de ce comité plutôt marqué au centre et à droite, dans les colonnes de 24 Heures.
"On ne remet pas en cause qu’il faille faire un aménagement. Mais ce qui est indécent à nos yeux, c’est le prix, totalement hors sol", poursuivait-il.
Aménagements "essentiels à la mobilité douce"
En décembre 2023, le Conseil communal et la majorité des partis qui y sont représentés s'étaient pourtant prononcés largement en faveur de la demande de crédit d’ouvrage, pour un montant total de 9,7 millions de francs, dont 6,8 à la charge de la Ville. Toutefois, le projet, que la Municipalité admettait être "ambitieux", n'a pas "rencontré une adhésion suffisante", déplore-t-elle dans un communiqué.
Cette dernière dit prendre acte de ce résultat et mettra tout en œuvre pour "revenir dans les plus brefs délais avec un projet redimensionné", au périmètre certes réduit, sans pour autant renoncer aux aménagements qu'elle juge "essentiels à la mobilité douce, à la sécurité et à l'attractivité du centre-ville", annonce-t-elle.
jop avec ats
La question épineuse des voitures au centre-ville
Le projet comprenait un nouveau parvis pour l’Hôtel de Ville, des espaces de verdure et de gravier (dont une quarantaine d'arbres), mais aussi des parcs à vélos ainsi qu'un centre pavé "invitant à la rencontre". Le projet prévoyait aussi un système de "fosse de Stockholm", qui collecte les eaux de surface pour l’arrosage des arbres.
Les référendaires craignaient "une réduction considérable de l'espace et de l'accessibilité de la place du Marché" aux véhicules. Ils réclamaient que la nouvelle place ne soit restreinte au trafic individuel qu'éventuellement de manière ponctuelle, lors de manifestations comme les marchés.
Une "vision d'un autre temps" visant à conserver une circulation motorisée dense et des stationnements au centre-ville, fustigeait pour sa part le syndic d'Aigle Grégory Devaud, qui soutenait le projet.