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Alain Soral interpellé chez lui par la police pour des propos présumés antisémites

Alain Soral arrêté à Lausanne pour des propos présumés antisémites. [KEYSTONE - LAURENT GILLIERON]
Alain Soral interpellé à Lausanne pour des propos présumés antisémites / Le Journal horaire / 19 sec. / le 30 mai 2024
L'idéologue d'extrême droite franco-suisse Alain Soral a été interpellé mercredi dans son domicile vaudois pour des propos présumés antisémites. Le polémiste a ensuite été auditionné quelques heures par la police en qualité de prévenu, puis libéré. Son domicile a été perquisitionné.

"Le Ministère public confirme avoir ouvert une procédure pénale, sous l'autorité du procureur général, à la suite de la réception, en date du 8 mars 2024, d'une dénonciation de la CICAD pour antisémitisme visant Alain Soral, puis d'une demande de délégation de poursuite pénale des autorités françaises relative à des propos tenus par l'intéressé", a indiqué jeudi le Ministère public vaudois, revenant sur une information du Blick romand.

"Dans le cadre de l'enquête en cours, Alain Soral a été interpellé le mercredi 29 mai et son domicile perquisitionné. Il a ensuite été auditionné par la police en qualité de prévenu, puis libéré. Il est rappelé qu'Alain Soral bénéficie à ce stade de la présomption d’innocence", poursuit l'instance judiciaire.

Intervention "sans heurt"

Selon son site internet "Résistance et Réinformation" (ex-"Egalité et Réconciliation"), huit policiers seraient intervenus au domicile d'Alain Soral, 65 ans, pour "l'embarquer sur le champ" afin d'être entendu par la police dans ses locaux. Toujours selon le site, il aurait été relâché après quatre heures d'audition. L'intervention a eu lieu "sans heurt", est-il précisé.

Des extraits du mandat de perquisition du procureur général ont été publiés sur le site. Il fait référence à des publications présumées antisémites diffusées "sur le site internet de l'association dont il est le président, via ses différents comptes X, ainsi que via sa chaîne Telegram". Le mandat évoque "plusieurs vidéos, images et commentaires".

Leur "contenu pourrait inciter à la haine et à la discrimination des personnes de confession juive, propager une idéologie visant à les dénigrer systématiquement, les abaisser ou discriminer de manière à porter atteinte à leur dignité humaine ainsi que minimiser grossièrement le génocide perpétré par les nazis à l'encontre des personnes de confession juive lors de la Deuxième Guerre mondiale".

Toujours selon le même site internet, Alain Soral, de son vrai nom Alain Bonnet, aurait été "délesté de ses moyens de communication et de travail - mobile et ordinateur portable -" après la perquisition.

ats/vajo

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Condamné pour propos homophobes

Pour rappel, le Tribunal fédéral (TF) a confirmé le 18 avril dernier la condamnation de l'idéologue d'extrême droite pour discrimination et incitation à la haine en raison de l'orientation sexuelle. En 2021, l'essayiste avait tenu des propos homophobes à l'égard d'une journaliste suisse. Pour des raisons de procédure, sa peine privative de liberté est passée de 60 à 40 jours. Les associations queer avaient salué un verdict "historique" qui fera jurisprudence.

>> Relire : Alain Soral ira en prison pour ses propos homophobes

En première instance, le polémiste franco-suisse n'avait été condamné que pour diffamation, s'en sortant avec une peine pécuniaire de 30 jours-amende. En appel, la Cour cantonale avait également retenu la discrimination et l'incitation à la haine en raison de l'orientation sexuelle, le sanctionnant d'une peine de prison ferme, une décision largement confirmée par le TF.

Il était jugé pour ses propos à l'encontre d'une journaliste de La Tribune de Genève et de 24 heures. Après un article peu à son goût, datant de 2021, il avait publié une vidéo sur internet où il taxait l'auteure de "grosse lesbienne" et "militante queer", insinuant que ce dernier terme voulait dire "désaxé", publiant même une photo de l'intéressée.