La Vaudoise Amélina Marinez, 11 ans, est victime de harcèlement de la part de ses camarades depuis plusieurs années. "Ils me disent que je suis nulle, que je sers à rien, que je ne vais pas réussir. Je n'en peux plus et j'ai beaucoup de pression (...) Devoir gérer les insultes, les injures, les moqueries, on s'en rend pas vraiment compte mais c'est beaucoup de poids", témoigne-t-elle jeudi dans l'émission Temps Présent de la RTS.
Ils me disent que je suis nulle, que je sers à rien, que je ne vais pas réussir
Ses parents, Gilen et Arianne Martinez, ont tenté d’alerter l’école et d’obtenir des mesures pour protéger leur fille, mais ils n’ont pas l’impression d’avoir été entendus. "Pour eux, il n'y a pas de problème. Il ne se passe rien. C'est comme si on nous disait 'elle n'a pas les codes. C'est des brimades, c'est des chamailleries. Elle est trop sensible'", dénoncent-ils.
Briser l'effet de groupe
Dans l’émission Temps Présent, une autre famille vaudoise témoigne également de son sentiment de ne pas avoir été suffisamment prise au sérieux par l’institution scolaire. Cédric Blanc, le directeur général de l’enseignement obligatoire (DGEO), réagit: "Effectivement, il y a des situations qui sont sans doute larvées et c'est vraiment regrettable. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elles doivent être abandonnées et elles ne le sont pas. Depuis 2015, un dispositif a été mis en place. Tous les établissements sont équipés de professionnels qui travaillent en réseau, qui sont à même de pouvoir gérer ces situations. Les établissements scolaires sont formés, sont équipés pour répondre à la problématique du harcèlement aujourd’hui".
Depuis 2015, tous les établissements sont équipés de professionnels qui travaillent en réseau, qui sont à même de pouvoir gérer ces situations
L’une des méthodes adoptées pour enrayer le harcèlement, lorsqu’aucun adulte en est témoin, s’intitule la "Méthode Pikas" ou "MPP" pour Méthode de préoccupation partagée. Son objectif n’est pas de trouver et blâmer les coupables, mais de briser l’effet de groupe et générer de l’empathie par des entretiens individuels menés autant auprès des harceleurs que du harcelé.
Cette méthode semble efficace pour lutter contre des formes émergentes de harcèlement. En revanche, lorsque le harcèlement est ancré dans la durée comme dans le cas d’Amélina, les résultats sont hélas moins probants.
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Anastase Liaros/hkr