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Des familles roms doivent quitter l'hébergement lausannois de la Borde, jugé insalubre

À Lausanne, des familles de sans-abri, en majorité des Roms, doivent quitter un immeuble insalubre d'ici la fin mars
À Lausanne, des familles de sans-abri, en majorité des Roms, doivent quitter un immeuble insalubre d'ici la fin mars / 19h30 / 2 min. / le 28 février 2024
À Lausanne, plusieurs familles roms vont devoir quitter dès vendredi l'hébergement d'urgence de la rue de la Borde 47. La Municipalité a décidé de vider le bâtiment en raison de son insalubrité.

Le vieil immeuble abrite actuellement quelque 80 personnes issues en majorité de plusieurs familles roms. Une soixantaine ont été accueillies depuis l'été passé en provenance d'autres hébergements d'urgence du dispositif lausannois et une vingtaine sont arrivées à Lausanne cet automne.

La Municipalité leur demande de quitter les lieux d'ici la fin du mois de mars en raison de la vétusté, de l'insalubrité et de l'insécurité du bâtiment et de ses logements. 

"On a des craintes par rapport à l’électricité, il y a des infiltrations d’eau. En termes de sécurité, ce n'est plus possible d’accueillir les gens là. C’est pour cela qu’on va rendre cet immeuble à son propriétaire", argumente dans le 19h30 de mercredi Emilie Moeschler, la municipale en charge du dossier.

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Plusieurs familles roms doivent quitter l'hébergement de la Borde 47, jugé insalubre. [RTS]RTS
Lausanne, fermeture du centre d’hébergement d’urgence La Borde / La Matinale / 1 min. / le 29 février 2024

Enfants scolarisés

La RTS a rencontré l'une des femmes qui habitent le bâtiment, dans une pièce où vivent cinq personnes. "Ici à la Borde, nous sommes cousins, petits-cousins, oncles, tous de la même famille. Certains ont des papiers suisses, certains ont un travail, mais pas tout le monde", détaille-t-elle.

Une dizaine de mineurs de cet immeuble sont scolarisés. "Si on sort d'ici, ils ne pourront pas faire leurs devoirs. On ne pourra pas leur trouver quelque chose à manger ou laver leurs vêtements. C'est le plus important, parce qu’ils ne peuvent pas aller à l’école sales", explique la jeune femme.

Pour Titouan Renard, membre du comité des Jeunes POP Vaud, la fermeture est dramatique, car l'endroit permet de dormir la nuit et d’y vivre la journée.

"Toutes ces choses-là vont être perdues si on expulse ces gens. Ils vont revenir à l'état de survie", lance le militant.

La Municipalité réfute le terme "d'expulsion"

La date butoir étant connue et communiquée depuis le début de l'accueil de ces personnes, la Municipalité réfute le terme "d'expulsion".

Les locaux appartiennent à la Société coopérative d'habitation Lausanne (SCHL), qui entend les démolir. 

"C’est très clair que, pour la ville, la volonté du propriétaire a bien plus d’importance que la vie des 80 personnes qui vivent à la Borde", tance Titouan Renard.

Hébergement d'urgence

Selon Emilie Moeschler, la priorité est désormais de trouver des lieux pour accueillir les personnes qui vivent dans l'immeuble. Elles ne seront pas toutes logées à la même enseigne.

"Il y a quelques situations où le statut et les revenus de la famille nous permettent de les introduire dans d'autres dispositifs, donc de les sortir de l'urgence. Mais, malheureusement, on doit constater que la majorité de ces situations, en termes de statut et de revenu déclaré, ne nous permettent pas de leur proposer d'autres solutions que l'hébergement d'urgence, où les femmes et les enfants sont prioritaires", explique la municipale socialiste dans La Matinale de jeudi. 

Sur place, les habitants interrogés par la RTS sont dans l'incertitude et ont fait part de leur désarroi. Samedi, environ 120 personnes, dont une vingtaine de Roms, avaient manifesté au centre-ville de Lausanne pour s'opposer à la fermeture imminente de l'hébergement.

Texte web: ami avec ats

Sujet TV: Jacqueline Pirszel

Sujet radio: Camille Besse

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Nouveau lieu ouvert à Tivoli

La Ville de Lausanne a annoncé qu'un nouveau lieu d'hébergement ouvrira le 1er mars à l'avenue de Tivoli. Il comprendra 42 lits pour y accueillir à la fois des femmes, des familles et des hommes.

Au total, selon les services d'Emilie Moeschler, ce sont désormais 235 places qui seront à disposition des sans-abri durant toute l'année.