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"Des gens nous attendent pour travailler", expliquent les itinérants installés vers Lausanne

Le contact entre les gens du voyage et les autorités lausannoises s'est déroulé dans le calme. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Reportage auprès d’une communauté rom installée sur un parking de Lausanne / La Matinale / 4 min. / le 11 mars 2024
Jeudi, des gens du voyage sont arrivés en force dans le canton de Vaud, après avoir été d'abord bloqués par la police sur l'autoroute A1. Face à une situation toujours tendue, la RTS a pu s'entretenir avec Pascal, chef de clan des gens du voyage actuellement stationnés dans les hauts de Lausanne.

Stoppés dans un premier temps par la police sur l'autoroute dans la périphérie de Lausanne, les gens du voyage ont finalement pu s'établir jeudi dans le canton de Vaud, à la suite de négociations. Si cette arrivée était attendue, elle remet néanmoins une fois de plus sur le tapis l'épineuse question des aires de stationnement réservées aux itinérants.

>> Lire : Une soixantaine de caravanes de gens du voyage bloquées par la police à Lausanne

La RTS a pu se rendre à la Rama, où une partie des gens du voyage se sont établis pour quelques jours, afin de discuter avec Pascal. "Une fois qu'on a un peu forcé la main, la police du canton de Vaud a trouvé cette solution d'urgence. On mettra l'électricité, l'eau, les containers et les toilettes. Je trouve que ça passe très bien", explique celui qui a une position de chef de clan.

"Deux aires en plus, pour 35-45 caravanes"

Satisfait de cette solution temporaire, Pascal estime toutefois que le canton n'en fait pas assez pour proposer des emplacements à sa communauté.

Aujourd'hui, le canton de Vaud compte plus d'une centaine de caravanes pour une seule aire officielle de stationnement, à Rennaz. Par endroit, la situation est compliquée, comme à Yverdon, où il y a désormais une cinquantaine de caravanes établies sur un terrain provisoire près du Y-Parc.

>> Lire aussi : Les gens du voyage acceptent de quitter Lausanne pour Yverdon

"Cela fait plusieurs années qu'ils nous promettent des lieux et à chaque fois, il n'y en a pas. Sur la commune de Lausanne et dans le reste du canton de Vaud, il faudrait deux aires de plus pour 35 voire 45 caravanes. On devrait aussi agrandir l'aire de Rennaz car je pense qu'il y aura plus de caravanes l'année prochaine", estime Pascal.

"On travaille comme tout le monde"

Pascal juge toutefois que la situation a changé au cours des dernières années. Celui qui connaît le canton de Vaud depuis son enfance explique ainsi que les gens du voyage, qui étaient "mal vus avant", sont désormais mieux respectés partout dans le monde, et également en Suisse.

Le chef de clan rappelle aussi que les gens du voyage sont là avant tout pour le travail, et que des personnes attendent leur arrivée en Suisse. "On travaille comme tout le monde. Presque chacun d'entre nous est dans le bâtiment et pour le 99% d'entre nous, nous sommes en règle. Des gens nous attendent pour travailler, on a des chantiers, de la clientèle, on nous envoie des mails", détaille-t-il.

Comme chaque année, les gens du voyage arrivés en mars devraient repartir en octobre en direction de la France.

Reportage radio: Robin Baudraz

Adapation web: ther

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