Frédéric Borloz: La hausse du racisme liée à la guerre au Proche-Orient "s'exprime surtout en dehors de l'école"
Un an après, la guerre au Proche-Orient résonne toujours en Suisse, notamment dans les universités. Mercredi, près de 200 étudiantes et étudiants de l'Université de Lausanne (UNIL) et de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) se sont rassemblés sur le campus pour dénoncer les attaques israéliennes dans la bande de Gaza et au Liban.
La colère et l'indignation sont toujours vives. Les étudiants reprochent notamment aux universités de ne pas avoir tenu leur engagement pris en mai dernier après les occupations appelant, entre autres, au boycott académique avec les institutions israéliennes.
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Invité dimanche sur le plateau du 19h30, Frédéric Borloz, chef du département vaudois de la Formation, qui avait fait pression pour faire cesser les mobilisations dans les universités lausannoises, maintient sa position. "Tout le monde a le droit de s'exprimer. On a le droit de le faire dans des lieux publics, mais de là à occuper des locaux, c'est une autre question", a réagi le conseiller d'Etat PLR, qui a dit ne pas souhaiter que de telles occupations se reproduisent, invoquant l'"exclusion des autres étudiants".
"Peu de problèmes" de racisme
La guerre en cours a aujourd'hui un écho dans toutes les strates du système éducatif, jusque dans les préaux. Elle semble avoir renforcé les dynamiques racistes, avec une hausse des actes islamophobes et antisémites constatée depuis le 7 octobre 2023.
A Zurich, le Parlement cantonal a voté en avril dernier un plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme dans les écoles, que l'exécutif doit désormais mettre en place. Dans le canton de Vaud, "beaucoup de prévention est mise en place depuis longtemps", assure Frédéric Borloz, citant notamment des outils de médiation. "Chaque enseignant a reçu une aide pour gérer ce genre de situation."
Il se veut toutefois rassurant sur le contexte dans les écoles vaudoises: "Nous avons assez peu de retours de problèmes" de racisme liés aux événements au Proche-Orient, a affirmé le conseiller d'Etat, qui rapporte une "légère" augmentation des cas. Selon lui, cette hausse du racisme s'exprime surtout "en dehors de l'école".
Renforcer la formation
Le chef de la Formation vaudoise a annoncé souhaiter renforcer la formation des enseignantes et enseignants sur ces thématiques, sans préciser de calendrier. "Notre plan de prévention contre le racisme doit pouvoir s'adapter à l'actualité qui change. En fonction de cela, il faut que nous puissions renforcer ou alléger certaines mesures", a ajouté Frédéric Borloz, rappelant que "l'antisémitisme et l'islamophobie n'ont pas leur place à l'école".
Interrogé par ailleurs sur les récentes attaques du PLR et de l'UDC concernant l'école en Suisse, le Vaudois a souligné que le politique devrait plutôt "écouter les enseignants sur le terrain pour essayer d'adapter le système et la formation". "Ce n'est pas en les critiquant que nous ferons avancer les choses. Il faut plutôt essayer de les soutenir", a-t-il plaidé.
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Propos recueillis par Jennifer Covo
Adaptation web: iar