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Frédéric Borloz sur l'occupation de l'UNIL: "Il faudra bien que ça s'arrête"

Frédéric Borloz, conseiller d'État vaudois. [RTS]
Frédéric Borloz, conseiller d'État vaudois et membre du PLR, revient sur les différentes occupations estudiantines qui ont lieu actuellement en Suisse / 19h30 / 3 min. / le 7 mai 2024
Les diverses occupations d'universités suisses par des étudiantes et étudiants pro-Palestine font vivement réagir la classe politique. Dans le 19h30, le conseiller d'Etat vaudois Frédéric Borloz appelle à la fin de la mobilisation à l'UNIL et encourage d'autres modes d'expression.

D'abord tolérée par la direction de l'Université de Lausanne (UNIL), l'occupation du bâtiment Géopolis par le collectif pro-Palestine n'est plus autorisée depuis lundi soir. La direction demande aux étudiants de quitter les lieux. Une décision que soutient le conseiller d'Etat vaudois en charge de l'Education Frédéric Borloz.

>> Relire : L'UNIL demande au collectif étudiant pro-Palestine de partir, la mobilisation se poursuit

"Au début, il y avait une poignée d'étudiants très calmes, apparemment bien organisés et le dialogue était instauré, vraisemblablement pour une prise en possession des lieux de courte durée." L'élu PLR explique que la situation est rapidement "montée en puissance, avec des centaines de gens qui sont venus avec des revendications". Frédéric Borloz regrette également la présence de certains slogans qui avaient selon lui "un caractère raciste évident".

Une situation "intolérable"

Pour le ministre vaudois, cette situation est "intolérable". Et si les étudiants ne partent pas d'eux-mêmes, "il y a un moment où il faudra bien que ça s'arrête". Il estime que d'autres moyens d'expression sont possibles. "Il faut que ces jeunes comprennent que dans un pays démocratique, il y a plein de manières de s'exprimer sans avoir besoin de pénétrer dans des locaux illégalement."

Il précise: "Dans notre pays, on peut manifester dans beaucoup d'endroits, dans des endroits publics, on demande des autorisations, on les obtient, les choses se passent bien. En l'occurrence, il y a quand même bien une violation de domicile. Les étudiants sont moins libres dans leurs études, même si le collectif pro-Palestine les laisse passer, il y a des tentes à l'intérieur, des lits, des matelas, de la nourriture. Ce ne sont pas du tout des conditions idéales pour les étudiants, qui d'ailleurs commencent à m'écrire et se plaignent de ce climat très délétère qu'il y a aujourd'hui dans l'université."

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Gauche et droite divisées sur la question

Après l'UNIL, l'EPFL, l'EPFZ et l'Université de Genève ont aussi été occupées par des collectifs étudiants pro-Palestine. A Zurich, la police est intervenue pour déloger les manifestants, alors qu'à l'EPFL, un accord a été conclu avec la direction et les étudiants ont quitté les lieux par eux-mêmes. A Genève, les étudiants s'apprêtent à passer la nuit sur place.

>> Lire en détail : Les étudiants pro-palestiniens lèvent leur occupation à l'EPFL, mais restent en place à l'UNIL et l'UNIGE

Ces mobilisations divisent la classe politique. Pour le conseiller national Nicolas Kolly (UDC/FR), "ce n'est pas acceptable, c'est une prise en otage de nos institutions académiques universitaires publiques par une minorité qui veut imposer leur vision d'un conflit qui ne nous concerne par directement en politique intérieure suisse".

A l'inverse, la gauche se montre solidaire avec les étudiants. "Je comprends la révolte et l'incompréhension face à la situation d'horreur que vit la population à Gaza, mais aussi face à la position de la Suisse", explique le conseiller national Fabien Fivaz (Verts/NE). Et de poursuivre: "C'est l'image de tradition humanitaire de notre pays qui est écornée."

L'écologiste se distancie toutefois de la revendication des collectifs pro-Palestine de cesser toute collaboration avec des universités israéliennes. "C'est une mesure avec laquelle j'ai de la peine, cette question de l'échange, de la coopération entre les institutions universitaires, ça fait partie de la science,"

>> Le reportage du 19h30 :

Pour de nombreux élus fédéraux, les blocages dans les universités doivent cesser
Pour de nombreux élus fédéraux, les blocages dans les universités doivent cesser / 19h30 / 1 min. / le 7 mai 2024

Propos recueillis par Philippe Revaz et Michael Maccabez

Version web: asch

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