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"Je suis triste": les derniers ouvriers achèvent le démantèlement de l'usine Vetropack à St-Prex

A Saint-Prex, les derniers ouvriers achèvent le démantèlement de l’usine Vetropack
A Saint-Prex, les derniers ouvriers achèvent le démantèlement de l’usine Vetropack / 19h30 / 3 min. / le 16 octobre 2024
C'est la fin d'un chapitre centenaire pour l'usine Vetropack de St-Prex. Le démantèlement de la verrerie vaudoise, annoncée au printemps dernier, est en cours.

Des corridors vides, un four éteint, des lignes de production à l'arrêt: la dernière fabrique de bouteilles en verre de Suisse n'est plus que l'ombre d'elle-même. Depuis début octobre, seuls quelques ouvriers s'affairent encore au tri des dernières bouteilles et au démontage des équipements.

Parmi eux, Edgar, arrivé il y a quatre ans. "Toute l'équipe qui est partie, ça ne motive pas trop", confie-t-il, l'air désabusé, mercredi dans le 19h30 de la RTS. Carlos, quant à lui, quittera l'entreprise fin octobre, après y avoir dédié vingt-sept ans de sa vie . "Je suis triste. Je ne suis pas bien. C'est dommage que ça ferme comme ça, mais ma foi, c'est la vie", déclare-t-il. Ces ouvriers, comme tant d'autres avant eux, auront contribué à écrire l'histoire de ce fleuron industriel suisse.

Une usine au riche passé

Fondée en 1911, la verrerie de St-Prex n'a cessé de croître au fil des décennies. Dans les années 1960, le groupe devient le leader incontesté du marché suisse du verre, rachetant plusieurs concurrents et s'imposant comme un acteur clé. Un marché qui connaît toutefois un tournant à partir des années 1990, avec l'arrivée de la concurrence étrangère. Plusieurs usines du groupe ferment leurs portes: Wauwil, Bülach, et aujourd'hui St-Prex.

>> Revoir le reportage de la TSR en 2002 :

L'entreprise Vetropack à St-Prex qui fabrique des bouteilles est menacée
La fabrique de bouteilles Vetropack à St-Prex est menacée / Classe éco / 6 min. / le 6 mai 2002

L'annonce de la fermeture, le 14 mai dernier, provoque une onde de choc dans la région. Au total, 180 employés sont touchés. Malgré la signature d'un plan social après d'âpres négociations entre syndicats et direction, l'incertitude pèse lourdement sur certains travailleurs, en particulier les ouvriers non qualifiés. "Je suis incertain, j'ai cherché partout, mais rien à faire", confie Carlos, conscient qu’à plus de cinquante ans, ses perspectives professionnelles sont compromises.

Au-delà de l'humain, l'avenir du site industriel reste flou. Qu’adviendra-t-il de cette immense infrastructure? Quid de sa filière de recyclage encore en activité?

Seule certitude: au fil des prochains licenciements, l'usine va devenir chaque jour un peu plus fantomatique, jusqu'à sa fermeture définitive, prévue en 2026.

Yoan Rithner/vajo

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