Pour ne pas retirer des masses de terre et ne pas abîmer la structure des sols, la récolte des betteraves se fait uniquement par temps sec... Alors, avec la météo qui ne fait que de changer, c'est un stress pour Sébastien Malherbe, qui ramasse les betteraves pour une petite centaine d’exploitations, situées du Pied du Jura au Gros de Vaud, y compris la nuit.
"On scrute la météo tout le temps", a confié cet entrepreneur de travaux agricoles dans le 19h30 de la RTS mercredi. Il profite des "fenêtres météo qui semblent bonnes" pour "arracher un maximum".
Stress
Pour les agriculteurs, l'automne 2024 est stressant sur le front de la betterave. Frank Auberson, qui a repris le domaine de son père il y a deux ans, découvre le résultat d’une année de travail, déçu. Cette année, ses betteraves sont particulièrement petites.
"Elles sont gorgées d’eau à cause des surplus. Et, ma foi, pas de belle levée au printemps!", déplore cet agriculteur de Chavornay (VD). Il estime que sa production subira une baisse de 30% par rapport à une année normale.
Maladies et sucre
Mais la quantité moindre de betteraves récoltées n'est pas la seule conséquence. La météo a aussi occasionné une hausse des maladies et une teneur en sucre plus basse, ce qui pourrait avoir un impact économique pour les agriculteurs.
"On est payé à la tonne de sucre", explique Frank Auberson. "Un décompte se fait à la fin et on saura exactement combien on sera payé l’année prochaine." En attendant, il faut honorer les commandes, avec un ballet de tracteurs. L'opération est millimétrée et le planning serré.
Culture subventionnée par la Confédération
Dans un champ de Cuarnens, dans le district de Morges, Patrick Pfister, directeur de Transbett, veille au bon déroulement des opérations. Il doit assurer la livraison de 200'000 tonnes de betteraves, entre fin septembre et Noël.
L’entrepreneur agricole raconte que cette période est stressante "du premier au dernier jour" car il doit remplir chaque jour plusieurs dizaines de wagons de betteraves qui seront acheminés dans l'une des deux sucreries suisses où elles seront transformées.
La culture de la betterave est soutenue financièrement par la Confédération, une aide précieuse quand les agriculteurs sont dépités par leur récolte, comme cette année.
Pascale Defrance /juma